La campagne électorale est ouverte. C’est à dire que l’opposition avait la possibilité, si elle participait, de faire descendre les Comor...
La campagne électorale est ouverte. C’est à dire que l’opposition avait la possibilité, si elle participait, de faire descendre les Comoriens en masse dans les rues et organiser des meetings géants contre Azali en toute liberté, sans gaz lacrymogène, sans arrestation. (comme sur ses photos de mars 2019). Mais elle a refusé de saisir cette opportunité.
On leur demandait pas d’aller aux élections pour gagner, nous savons tous que ce scrutin est une parodie. Mais de profiter de cette fenêtre de tir qui s’ouvre pour organiser des meetings monstres contre Azali, car c’est la manière la plus frontale de lutter contre le régime en place.
C’était l’occasion de faire sur le terrain ce que la diaspora fait tous les dimanches à l’étranger. Je ne comprend pas la pertinence de refuser de faire à la place de l’indépendance à Moroni, ce qui est fait à la Place de la République à Paris.
Maintenant que le boycott est effectif, J’aimerais que ces génies de strategistes de l’opposition m’expliquent quel est le plan B?
Je sais que la saison, mais une dictature ne tombe pas toute seule, d’elle-même, comme une mangue mûre. Si vous ne grimpez pas à l’arbre. Vous ne secouez pas les branches du manguier. Comment comptez vous récolter les fruits?
Regardez bien ses immenses foules, c’était il y a quelques mois à peine. le cauchemar d’Azali était de revoir ces mêmes scènes se reproduire mais avec cette fois-ci la colère populaire, en plus.
Grâce à l’opposition, cette hantise lui est épargné. Il a dit sur rfi que le boycott ne l’empêchera pas de dormir. Comment il en serait autrement, alors qu’en 2002 l’opposition menée par Mradabi a boycotté et Azali a été élu avec 100% des voix.
Les absents de 2002 ont eu tort, car Azali a accompli son mandat jusqu’en 2006 sans encombre. Son opposant Mradabi était un puissant colonel de l’armée et un riche commerçant. Il n’a pas réussi a renverser Azali par la force. Qui, dans l’opposition actuelle, a les moyens financiers et militaires de Mradabi?
Par contre, un autre opposant, Elback a vaincu la CRC d’Azali en participant aux législatives de 2004. Le parti au pouvoir n’a obtenu que 6 députés. Pourtant le Azali de 2004 avec des méthodes plus brutales que celui de 2019.
Cheikh Ali wa Bakar Kassim s’est fait élire député de Moroni alors qu’il était le Agwa de l’époque, sa radio Tropic Fm était l’équivalent de Fcbk Fm d’aujourd’hui. Cheikh Ali était un farouche opposant, il avait été emprisonné par Azali pour tentative de coup d’état. Mais il n’a pas boycotté les Élections. Il a participé et il a gagné contre Fakri Mradabi soutenu par Azali.
Les Comores ont une histoire et elle nous enseigne que le seul moyen de vaincre Azali. C’est dans le rapport de force politique et non dans le boycott. Ne pas tirer leçon de l’histoire c’est être condamné à la revivre.
Par Al Comorya
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