Mercredi 4 décembre 2019, un jeune originaire de Mayotte, errant et s’alcoolisant dans Caen, a réclamé son placement en détention. Le tri...
Mercredi 4 décembre 2019, un jeune originaire de Mayotte, errant et s’alcoolisant dans Caen, a réclamé son placement en détention. Le tribunal a, sans surprise, accéder à sa demande.
« C’est mieux pour moi que j’aille en prison. Si je sors, je vais encore faire des conneries. » Peu habitué à tant de résignation, le président du tribunal correctionnel de Caen demande au jeune de 24 ans, présent dans le box, mercredi après-midi, de confirmer ses propos. « Est-ce une attitude de défi ou de la provocation de votre part ? » s’interroge-t-il. A priori, ni l’un, ni l’autre.
Débarqué il y a quelques mois de Mayotte, dans l’océan Indien, le jeune homme sans domicile est livré à lui-même, sans toit, ni ressources. Ni vraiment de soutien : les relations avec les membres de sa famille, vivant à Caen, semblent compliquées. Il erre donc dans les rues, s’alcoolise et se drogue. Et, dans un état second, jette des pierres sur les voitures ou sur les prostituées. Il a aussi tenté d’entrer par effraction, en fin de nuit, dans un pavillon à Ifs. Peut-être pour cambrioler, plus sûrement pour y dormir.
Cinq mois ferme
« Quand le prévenu a bu, sa dangerosité est avérée, » assure la procureure qui requiert quatre mois de prison et son incarcération immédiate. Comment le mettre hors d’état de nuire, lui qui a déjà fait de la prison à Mayotte pour vols avec effraction ? Le jeune homme est-il réellement à sa place en maison d’arrêt ? Son attitude mutique à l’audience, son regard absent et ses propos peu cohérents interrogent sur son état mental. Afin de mettre un terme à ses dérives alcoolisées, le tribunal a prononcé son placement en détention. Le jeune homme a été condamné à six mois de prison dont cinq ferme, ainsi qu’à dix-huit mois de mise à l’épreuve. Il aura obligation de se soigner et de travailler. ©Ouest-France
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