Nantes : Avec son arbre au milieu d’une voiture, Royal de Luxe fait sensation à Bellevue

Les habitants du quartier ont eu la drôle de surprise de découvrir un véhicule transpercé par un arbre, ce lundi matin, place Mendès-Fran...

Les habitants du quartier ont eu la drôle de surprise de découvrir un véhicule transpercé par un arbre, ce lundi matin, place Mendès-France, entre Nantes et Saint-Herblain. Un nouveau coup d’éclat qui marque le retour de la compagnie de théâtre Royal de Luxe à Bellevue.

On connaissait les voitures ventouses. Ces véhicules qui restent trop longtemps sur une place de stationnement… Mais dans la famille des automobiles qui prennent racine, celle-ci bat tous les records. D’abord, parce que cette Renault Scénic blanche, découverte ce lundi matin place Mendès-France, entre Nantes et Saint-Herblain, semble s’y être enracinée au sens propre. Dans l’habitacle, un tronc traverse en effet le siège conducteur et perfore le toit. Comme si l’arbre avait poussé dans la nuit, traversant la tôle de part en part.

Dans la nuit, une voiture a poussé autour d’un arbre... ou alors c’est l’arbre qui a poussé dans la voiture 🤔 Quartier Bellevue, à #nantes, on soupçonne en tous cas une nouvelle facétie de la troupe @royaldeluxe1 pic.twitter.com/G7EUEZoK48

— Mathieu Gruel (@mathieugruel) November 18, 2019

Intervention divine

Autour, de nombreux passants ont du mal à en croire leurs yeux. Beaucoup s’allongent d’ailleurs sur le sol, pour vérifier que l’arbre est réellement planté. Mais alors ? « Comment ils ont fait », s’interroge une jeune femme, téléphone en main pour immortaliser l’incongruité. À ses côtés, ils sont nombreux à avoir leur petite idée : « Ils ont dû le couper et le remettre en place », avance un premier. « En le faisant ensuite tenir avec une barre de fer », complète son voisin. Le dire c’est bien, mais le fer, c’est mieux… Un autre penche, lui, pour un coup de pouce du Très Haut. « C’est une intervention divine », lâche-t-il, sans rire.

Sur les pourtours de la place, certains gardent leur distance avec cette effervescence inattendue. Au milieu de l’esplanade, les tramways charrient leur flot de passagers, dont beaucoup marquent un arrêt autour du véhicule. On s’y croise, on rigole et on devise sur cette étrange apparition. « C’est de la magie », sourit Jérémy, qui s’est approché pour mieux comprendre. Mais pas question de sorcellerie pour autant. Il s’enthousiasme : « Ce sont des magiciens ces artistes. » Lui a flairé le coup de Royal de Luxe.

Poésie et rodéo

Car depuis plusieurs mois, la troupe de théâtre de rue nantaise s’invite régulièrement dans le quartier, pour accompagner un projet de transformation urbaine. Par petites touches, elle distille sa fantaisie et déclenche les sourires des passants. Il y avait d’abord eu ce réverbère tordu, puis cette voiture rouge, garée à la verticale sur un mur. On avait ensuite découvert Monsieur Bourgogne, en train de camper sur une façade.

Incrédules, beaucoup regardent sous la caisse
du véhicule, pour vérifier que l’arbre est bien
planté dans le sol. Vérifications faites, il l’est.
| FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE

C’est d’ailleurs lui qui a adressé une lettre aux écoliers du quartier, ce lundi matin (à écouter ci-dessous). Dans cette missive, il parle d’une certaine Mémé Rodéo, qui « range les voitures un peu n’importe où ». Cette habitante du dernier étage d’une grande tour aurait pris l’habitude de planter « une graine sur le trottoir avant de les garer et le lendemain, un arbre a poussé à travers ».

Un coin du mystère est donc levé. Reste maintenant à découvrir cette mémé qui, paraît-il, adore faire ses courses au marché, le mardi et le vendredi. Entourée de ses fidèles lilliputiens, elle devrait y faire une apparition, « à cheval sur un scooter au galop », dans une version réinventée du rodéo. Royal de Luxe cultive ainsi la poésie à Bellevue, en plus de faire pousser des arbres dans les voitures.

Mardi 19 novembre et vendredi 22 novembre 2019, dans la matinée, Mémé rodéo se rendra au marché de la place Denis-Forestier, à Saint-Herblain. Accès libre et gratuit.

Par Mathieu GRUEL ©Ouest-France