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Que peut-on attendre concrètement du 5ème congrès de la Convention du Renouveau des Comores (Crc) ?
Pour rappel, le 4ème congrès m’avait désigné Premier Secrétaire du parti aboutissant à son retour à l’assemblée nationale et à l’élection d’Azali Assoumani à la présidence de la République en 2016 dans des conditions libres, transparentes et démocratiques acceptées par tous. Il s’agit donc, du premier congrès depuis que je me suis retiré du parti, et que dans la foulée, j’ai retiré toute ma confiance à l’ancien Président Azali assoumani.
Il me semble essentiel de rappeler brièvement les raisons de ma démission. En tant que croyant, Dieu nous en joint de tenir nos promesses ; je me force donc de respecter ma parole. Nous avions promis toutes sortes de choses dans le cadre des élections présidentielles de 2016 et je n’y voyais aucun inconvénient à tenir ces promesses. La première était de servir loyalement le peuple comorien en veillant à la stabilité politico-institutionnelle gage d’un développement harmonieux du pays. Mais à ma grande surprise, je découvris malheureusement qu’Azali Assoumani n’avait qu’une idée en tête : modifier la constitution pour s’éterniser au pouvoir, ainsi servir sa famille et à ses amis. Ce fut une des pires trahisons qu’il infligea à son peuple sous l’œil amusé de la Crc.
En lui renouvelant notre confiance en 2016, nous, ses anciens collaborateurs ainsi que le peuple comorien, pensions qu’après dix années passées à l’opposition, l’homme avait fini par reconnaitre ses erreurs et ses dérapages qu’il avait commis quand il était à Beit salam (1999 à 2006). C’est à croire que l’on peut faire confiance à un lion qui montre ses dents en riant. Stupéfaits, nous, ses anciens collaborateurs et le peuple comorien, découvrîmes dès sa prise de fonction son vrai visage : Son silence n’était qu’un leurre, ils nous a tous eus. Ce n’était, vraisemblablement, qu’un moyen de prendre sa revanche contre le peuple à cause des humiliations qu’il a subies à son départ de Beit salam en 2006.
C’est ainsi qu’il licencie plus de 5 000 jeunes dès sa prise de fonction pour marquer sa colère contre le peuple comorien. Puis, il poursuit sa purge : licenciements en masse, hausse des impôts et taxes douanières, augmentation de frais universitaires, baisse de salaires des agents de l’état, alors que dans le même temps, il double son salaire et celui de ses complices; toute une série de mesures visant à appauvrir un peuple déjà exsangue.
Tout cela, sous les applaudissements de la Crc. Cette dernière, malheureusement, n’échappe pas au mépris, à l’arrogance et à la dictature d’Azali Assoumani et de sa famille. Mais j’ose croire que le parti Crc renferme encore des hommes et des femmes responsables capables de prendre la mesure du danger que représente cette politique d’exclusion et de dénigrement prônée par Azali et sa famille : Diviser pour mieux régner. Cette politique n’engendre que des ennuis en suscitant la haine et les conflits. Il faut nous en rendre compte. C’est pour cela que j’en appelle à votre conscience pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos.
Encore une fois, nous réalisons que le peuple comorien paie les frais pour l’avoir chahuté en 2006. Ce qui s’explique son mépris et son arrogance en son encontre. Ce qui est à l’origine de son acharnement contre les responsables politiques du pays, privés de leurs droits civiques et politiques. A cet égard, rien n’augure d’une quelconque amélioration de la situation sociopolitique et économique qui prévaut dans le pays depuis ces trois dernières années.
Ce qui explique également sa fureur à l’endroit des journalistes, des salariés, des étudiants, de la diaspora ; bref, une colère tout azimut qui s’abat sur le peuple comorien avec la complicité de la Crc. Ce qui explique aussi les contraintes subies par les parties de la soit disant mouvance présidentielle dont les membres se voient obliger de porter leur adhésion à la Crc sous peine de perdre leurs postes.
En pareilles circonstances, le peuple doit agir et vite. Sur ce, j’en appelle au peuple comorien à s’unir et à faire preuve de vigilance pour faire barrage à cette politique sans lendemain initiée par l’ancien Président Azali Assoumani qui risquerait de diviser notre pays.
J’en appelle aussi aux forces vives du pays partout où elles se trouvent à s’unir et redoubler davantage ses forces pour faire tomber ce régime illégal et illégitime, népotiste et dictatorial afin de réconcilier les Comoriens, de garantir la paix et la stabilité politico institutionnelle en vue d’assurer la cohésion sociale et de promouvoir le développement du pays.
Dr Karihila Hamidou
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