JE NE SERAI PAS CANDIDAT Je me préparais pour les législatives malgré l’avis de certains amis. D’autres m’ont conseillé les municipal...
JE NE SERAI PAS CANDIDAT
Je me préparais pour les législatives malgré l’avis de certains amis. D’autres m’ont conseillé les municipales pour lesquelles, j’aurais plus de chances de l’emporter. J’évoluais vers cette alternative. Maire de ma ville natale, le dernier combat d’une vie de lutte !
Malheureusement, je me trouve dans l’obligation d’y renoncer. Car les élections de 2019 vont être celles du seul pouvoir. Il n’y aura pas combat faute de combattants. Aucune organisation politique n’y participe. AlKamar me paraît un groupuscule manipulé par le régime et/ou au service d’ambitions politiciennes de son chef. En aucun cas il ne peut faire contre poids. Un élément sans parti comme moi, ce sera pire encore. Comme à la veille des assises, je suis conduit à abandonner, à la veille des élections.
L’Union de l’opposition use d’arguties pour se défiler. A l’entendre elle ne participera qu’à des élections transparentes, etc. Comme si on pouvait choisir les conditions de la lutte contre un pouvoir autocratique. Encore une fois, l’opposition ouvre un boulevard au régime qui ne se fera prier pour agir à sa guise.
Un pouvoir autocratique qui croît pouvoir l’emporter
Le pouvoir mène une politique offensive et cohérente au service des ambitions présidentielles d’Azali. Il utilise principalement la force tout en cherchant à leurrer le peuple en faisant croire à « un pays en chantier » sorti de la catégorie des pays les moins avancés. Un pouvoir qui appelle à l’apaisement et à l’unité pour développer le pays dans ses élans démagogiques autour de son pseudo émergence à l’horizon 2030. Comment cela serait-il possible quand on ne respecte même pas ses propres lois ; quand on piétine sans sourciller les libertés individuelles. Insupportable le maintien en prison de Sambi et Salami depuis plus d’un an sans jugement. Inacceptable la détention de Idi Boina pour une affaire semble-t-il déjà jugée. Abominable les intimidations des journalistes et des simples gens. Révoltant l’embastillement de Saleh pour avoir osé dénoncer ce qu’il a subi dans les geôles du pouvoir !?
Heureusement qu’il y a la riposte de la diaspora pour lui signifier fortement la vanité de sa démarche et l’échec inéluctable qui l’attend.Une diaspora surprenante par sa persévérance (plus de sept mois maintenant de mobilisation) et par sa résistance à la corruption ; elle sape les bases du régime, le déstabilise et insuffle de l’optimisme aux résistants.
Une Union de l’Opposition sans consistance
L’Union de l’Opposition mène une existence formelle, limitée à des conférences de presse et à des déclarations sans grande portée populaire. Elle semble cantonnée à Ngazidja. Pas de structure qui la représente dans les autres îles, elle collabore avec d’autres forces opposées au pouvoir. La Constitution de 2001 a laminé les partis politiques, la confinant aux îles, le terrain de la Tournante.
L’Union de l’Opposition tente de se raccrocher à la diaspora pour faire illusion. Incapable de s’unir, elle ne peut se doter de stratégie. Elle semble attendre que le pouvoir lui tombe du ciel, de la communauté internationale devrais-je écrire ! Certains veulent faire croire à un soulèvement populaire auquel il ne travaille pas sérieusement. Ces gens là ont peur du peuple. Ils savent bien qu’un mouvement populaire conduira à un changement de système, donc il sera aussi dirigé contre eux. La caractéristique principale d’un soulèvement populaire c’est sa spontanéité. Personne n’en est maître. D’autres brandissent l’échéance de 2021 avec tout ce que cela comporte de risque d’éclatement du pays.
Des grandes puissances à l’affût
La France pense avoir le contrôle de la situation. Maore sous sa direction directe et les autres îles aussi, même si il faut soigner les formes dans la partie dite indépendante. Force est cependant de souligner que l’odeur de pétrole et de gaz exerce une fort attrait des mastodontes du domaine et donc de leurs pays. Si d’aventure les ressources sont confirmées et leur exploitabilité assurée, les choses risquent de s’aggraver. L’expérience montre que ces rapaces-là sont prêts à mettre des pays à feu et à sang pourvu qu’ils tirent les marrons du feu. Notre fragilité insulaire peut nous occasionner le pire.
Il faut donc une alternative au pouvoir et à l’union de l’opposition
Elle pourrait partir d’appels à la désobéissance civile. Boycott actif des élections. Journée îles mortes les jours des votes. Boycott des conférences de presse et des manifestations publiques du pouvoir, etc. Faire d’Azali une personnalité indésirable dans les mariages privés et autres célébrations. Ntsoudjini a montré la voie. Imaginer des moyens efficaces de défiance nette envers le régime et le décrédibiliser autant que faire se peut. Mettre en œuvre des formes nouvelles d’élévation du niveau de conscience des larges masses. Il faut combattre le séparatisme, rassembler le peuple pour combattre les vrais ennemis, la pauvreté et ceux qui en sont à l’origine.
Ce nouveau camp rassemblerait toutes les forces opposées au régime Azali et qui ne nourrissent aucun espoir du coté de l’opposition. Cela va du MOUROUOI, à la troisième voie, à toutes les organisations qui ont surgi sur cette voie et aux indépendants. La diaspora y jouerait un rôle moteur mais elle devra réaffirmer son indépendance, revenir à son credo initial : elle ne lutte pas contre un clan pour servir les intérêts d’un autre mais pour le pays, pour un véritable état de droit porté par des hommes nouveaux. S’éloigner de l’Union de l’Opposition, et éviter les excès assurera son aura et sa résonance dans le pays.
En tout cas il faut engager le débat. Dans une de ses dernières interventions, le président brésilien LULA, de sa prison appelle la jeunesse à faire de la politique, à croire en eux. Leur défiance envers les politiques ne doit pas les abattre ; au contraire elle doit les nourrir et les pousser à compter sur eux puisqu’ils sont le pays. Un appel universel plein d’espoir.
Idriss (09/11/2019)
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