Se sentent-ils fiers ou plutôt apaisés pour avoir craché sur le portrait du président ? On croyait avoir tout vu, tout entendu, tout appr...
Se sentent-ils fiers ou plutôt apaisés pour avoir craché sur le portrait du président ? On croyait avoir tout vu, tout entendu, tout appris de cette brèche de notre diaspora de France qui, chaque jour, chaque instant nous pétrifie pour ses agissements quasi blessants et trop primitifs.
Et pourtant, l’atmosphère, l’avouent-ils souvent, est meilleurs dans le pays d’accueil où on y gagne sa vie, y envoie ses enfants à l’école, les mêmes en compagnie avec qui, drapeau sur les épaules, on s’offre, profère tous les noms d’oiseau à l’égard du président de la République. Insulter le chef de l'Etat, c’est ne pas vous estimer vous-mêmes.
Cracher sur son portrait, ce n’est pas estimer votre pays. C’est une honte pour une diaspora qui, à la différence des autres diasporas se font remarquer par leur talents et respect envers leur pays d’origine. Notre pays a plutôt besoin d’une diaspora capable de contribuer à la sortie de son propre isolement dans le monde, comme c’est le cas avec les jeunes étoiles comoriennes distinguées aujourd’hui dans les domaines de la culture et autres.
Marrant encore, ils citent en référence le soulèvement en Algérie où, malgré la tension dans la rue, Bouteflika n’a jamais été la cible de l’ignominie partisane affichée ici et là. C’est ça respecter sa patrie car après tout, on nous a toujours dit qu’il ne faut jamais semer des épines sur le sentier que tu es censé emprunter dans un temps à venir. Et puis, après tout, nous sommes encore très loin du cas algérien. Le contexte comorien est quasi différent à d’autres cas de figures politiques dans le monde aujourd’hui. Vouloir faire un parallèle avec d’autres situations politiques ailleurs, c’est tomber bêtement dans le piège que dictent souvent le mimétisme, le copiage ou le phénomène devenu commun du copier/coller.
Chaque jour, une partie de notre diaspora se démarque avec d’ignobles actes : port de cercueils, envahissement de l’ambassade, menaces contre l’ouverture prochaine du consulat à Marseille, méfaits mettant à nue l'image faussement entretenue de la diaspora, celle-là même que bon nombre de personnes averties, dignes, respectueuse des valeurs fondamentales de notre culture, de notre religion, de notre peuple s'emploient, nuits et jours pour la défaire en vue d'en proposer celle, l'autre image que nous chérissons.
Qui n'a pas été choqué, frappé de plein pied dans sa conscience par les images, dégradantes, infamantes éloignées de toutes les conventions sociales, de toutes les règles de bien-séance, de toutes les formes élémentaires de l'éducation? Mais mon indignation a été aussi grande du fait que les auteurs porteurs de ces méfaits devaient être les ambassadeurs de notre culture, et par delà transmettre un message de dignité pour notre peuple. Des bons pères de familles, des illustres notables, des jeunes s'esclaffaient de rires, fiers de leurs sinistres spectacles sur la voie publique à des milliers de kilomètres de leur pays d'origine.
Si les messieurs à l’étoffe gris et rouge, bonnets comoriens sur la tête, bien décidés à cracher sur le portrait présidentiel, humilier tout un pays se sont livrés à ces fades actes pour soulager une conscience, tant mieux pour eux. Ils ont dû enfin en avoir une réponse thérapeutique. Espérons que cela puisse les soulager. Mais permettez-moi, chers amis de pousser un peu ma curiosité, de me demander s’il s’agissait d’une simple coïncidence ou d’un acte réfléchi en ce dimanche 28 octobre, date à laquelle le monde, par le biais de l’Unesco a célébré la Journée mondiale du patrimoine audiovisuel ?
Heureusement que les écrits restent, que les paroles ne s’envolent plus facilement, laissent traces partout. Oui, c’est là où l’on peut se saisir de l’adage comorien selon lequel « la fosse qu’une bouche a creusée, une main n’y peut rien pour la truffer ».
Vous qui agissez alors de la sorte, vous auriez oublié cela ? Que vos vidéos, vos sons, vos post restent parce qu’ils ont été un jour capturés et conservés ?
Qu’est-ce que vous apprenez à vos enfants, que vous ramenez dans ces rencontres si dénigrantes ? Quel message, en réalité livrez-vous avec ces pratiques insolites ? Et si vous vous ressaisissiez pour vous et pour l’image d’un pays, le vôtre en mesurant un peu vos excès et vos paroles abusivement libérées !!!
A bon entendant.
Par Abdoulatuf Bacar
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