Un cercueil pour enterrer la feuille de route en mai 2018 Le collectif des citoyens de Mayotte, à l'origine du mouvement social du ...
Un cercueil pour enterrer la feuille de route en mai 2018 |
Le collectif des citoyens de Mayotte, à l'origine du mouvement social du printemps 2018 qui avait paralysé l'île pendant plusieurs semaines, a demandé vendredi à être reçu par Emmanuel Macron, lors de la visite du chef de l'Etat français fin octobre dans l’île.
«Nous avons suivi nombreux de vos discours (...) et surtout vos discours prononcés sur les outre-mer et lors de visites en outre-mer. Nous partageons beaucoup des idées et des convictions exprimées dans ces discours. Mais il se trouve qu'à Mayotte, les faits vécus sont en totale contradiction avec ces idées et ces convictions et, plus qu'avant, Mayotte s'enfonce dans le désespoir», écrit Saïd Mouhoudhoiri, le président du collectif dans un courrier.
Il cite notamment «l'immigration clandestine (qui) augmente à un rythme accéléré, à la fois en nombre et en origines, menaçant les équilibres fragiles que nous avions et dégradant l'environnement, le système éducatif, le système de santé et l'urbanisme».
«Le niveau de l'aménagement du territoire, le niveau des retraites, des indemnités de chômage, des prix, des prestations sociales, du capital humain, de la nutrition, des équipements, etc., reflète un niveau de discrimination de Mayotte à l'intérieur de la France, indigne de notre temps», poursuit-il. Il rappelle qu'en 2018, «un mouvement d'une grande ampleur (...) a donné un signal clair: la population n'en peut plus et se lève pour prendre en main son destin, en ne comptant plus sur les élus pour porter leur parole». «Le jour de votre arrivée, la population de Mayotte française accueillera son président (...) mais cette population traitée en marge de la République (...), vous accueillera avec l'expression de ces douleurs vécues», ajoute le président du collectif, en demandant un rendez-vous au chef de l'Etat.
Le Collectif des citoyens de Mayotte est à l'origine du mouvement de lutte contre l'insécurité qui a paralysé Mayotte en 2017. Lors d'un précédent déplacement en Guyane, ou un long mouvement social avait aussi paralysé le territoire en 2017, Emmanuel Macron avait refusé de rencontrer le collectif à l'origine du mouvement social, arguant que ses interlocuteurs étaient les élus.
Par Le Figaro avec AFP
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