Station-service à Madagascar. © Jeremy Horner/LightRocket via Getty Images Des relations toujours tendues entre l’État et les pétrolier...
Station-service à Madagascar. © Jeremy Horner/LightRocket via Getty Images |
Des relations toujours tendues entre l’État et les pétroliers. Une réunion entre les deux parties s’est tenue vendredi après-midi au palais présidentiel, dans le centre d'Antananarivo. Après la pénurie d’essence qui a touché la capitale et d’autres villes du pays en début de semaine, le chef de l’État a « rappelé à l’ordre les pétroliers » (Jovena, Galana, Total et Vivo Energy) indique un communiqué de la présidence transmis vendredi soir.
« Un manquement aux obligations inadmissible. » C’est ainsi que le président de la République Andry Rajoelina a qualifié l’insuffisance de stock de sécurité des pétroliers. Un stock qui doit permettre d’assurer l’approvisionnement en carburant pendant 21 jours en cas de retard d’un navire de ravitaillement par exemple. Celui-ci n’était que de 5 à 10 jours indique la présidence.
En début de semaine, de nombreuses stations service étaient en rupture d’essence. « Légalement parlant on est effectivement tenu d’assurer 21 jours. Le problème c’est que les capacités de stockages actuelles ne nous le permettent pas », réagit Benjamin Memmi, directeur général de la société Jovena et membres du groupement des pétroliers de Madagascar. Pendant cette réunion, le chef de l’État a aussi annoncé que Madagascar « va bientôt lancer un appel d’offres pour importer directement du carburant ».
« Les marges des pétroliers sont grandes. Si l’on peut acheter moins cher, pourquoi ne pas le faire ? C’est la population qui y gagnera. C’est ce que font l’Ile Maurice et la Tanzanie. Aucun contrat n’indique que les pétroliers ont le monopole sur l’importation de carburants », indique une source au sein de la présidence qui a assisté à cette rencontre.
Une décision qui ne semble pas froisser les pétroliers : « Les contraintes à gérer dans l’importation sont lourdes. Il y a d’abord celle du coût mais aussi celle de la gestion des changes et de l’achat de devises », explique le directeur général de Jovena. « Donc si l’État veut importer et céder du carburant localement aux distributeurs que nous sommes à la base, nous ne sommes pas plus embêtés que cela puisque ça nous permet de préserver nos marges de distribution », conclut-il. Par RFI
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