J'ai beaucoup de respect pour l'ambassadeur Ahamada Hamadi. Diplomate chevronné, avec un style d'écriture que j'admire. M...
J'ai beaucoup de respect pour l'ambassadeur Ahamada Hamadi. Diplomate chevronné, avec un style d'écriture que j'admire. Mais ces derniers temps, il manque de lucidité dans ses écrits dans le journal du gouvernement, Alw-atwan.
Surtout quand il ose affirmer dans la livraison de ce mercredi que: "Azali a cru bon de revenir pour bousculer les immobilismes, renouer avec l'action et construire un destin avec les Comoriens". Ou quand il défend Me Harmia en insistant que cette "femme appréciée est respectée" sert les Comores "avec énergie et convictions".
Franchement, j'ai du mal à comprendre les motivations réelles de ces sorties médiatiques qui visent aussi à dénigrer le combat des membres de la diaspora contre les usurpateurs du pouvoir.
Est-ce que M. l'ambassadeur ne voit pas la colère qui monte dans le pays depuis des mois ? Les arrestations arbitraires, les assassinats, le harcèlement des opposants, la ballonnement de la presse? Croit-il vraiment que l'on peut prétendre construire un peuple sans lois ni respect des valeurs démocratiques? Que l'on peut servir un peuple en étant étant contre lui?
Moi je suis persuadé qu'Azali est revenu pour fracturer notre société et saper notre unité; que Me Harmia, comme les autres d'ailleurs, a été choisie justement pour rendre service à un homme, à un clan et à une démarche déstabilisatrice.
Pour mériter le pouvoir aux Comores, il n'y a pas besoin d'ablutions comme le relève l'ambassadeur ni de bénédiction extérieure. Il y a juste besoin d'élections démocratiques. Or, on le sait, tout le monde sait : Azali a usurpé le pouvoir depuis le 24 mars dernier.
Et son forfait a été avalisé par Me Harmia, à la tête d'une cour suprême illégalement nommée. Oui vous n'avez pas besoin de leçons, on a compris. Nous non plus. Le combat continue pour des Comores paisibles et démocratiques, une justice indépendante et équitable et une société harmonieuse. Comme disait Camus, la barbarie, la violence, les injustices ne peuvent pas être provisoires. La politique a besoin d'idéal. Sinon, plutôt renoncer.
Par Ali Mmadi
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