Les ténors du royaume azalien nous jouent de la flûte enchantée, dans les coulisses c’est une autre ambiance : le public n’y voit que du ...
Les ténors du royaume azalien nous jouent de la flûte enchantée, dans les coulisses c’est une autre ambiance : le public n’y voit que du feu, désorienté devant un mélange des genres indécodable, la partie de l’orchestre Azaliland est illisible.
A écouter les maitres à penser du palais, en matière de respect des droits de l’homme et des règles démocratiques, les Comores sont l’équivalent du Sénégal ou de l’île Maurice. Rien que ça !
Sur les différents plateaux tv des médias étrangers qu’ils squattent, le grand maitre incontestable et incontesté Azali et ses disciples (ceux-là bien remontés hier contre le trio infernal Mamadou – Msaidié – Ikililou) n’hésitent pas à balayer d’un revers de main les accusations pourtant accablantes d’exactions graves, d’entorses à l’état de droit.
Sur Africa 24, il y a quelques jours le raïs a soutenu sans sourciller que les Comores baignent désormais dans la bonne gouvernance, que personne n’est lésée par la justice, nulles arrestations musclées, la censure n’existe pas, la liberté de manifester ses opinions n’est pas entravée, que les prisonniers politiques étaient traités conformément aux procédures judiciaires … Bien entendu, aucune contradiction n’était portée à ces arguments au cours de l’émission.
Il faut dire en passant que la com beitisalamienne est entre des mains expertes ; AHMED ALI Amir ex-patron du journal d’état s’assure que dans la presse internationale et les médias étrangers la couverture du raïs soit traité avec un soin particulier. Du coup les questions qui fâchent ne sont jamais évoquées.
Pour preuve, lors de la dernière conférence de presse les journalistes ont reçu l’ordre de ne pas faire de « live », ni poser des questions sur Sambi, la citoyenneté économique … sous peine de se voir mettre à la porte.
En fait Azali veut pouvoir continuer à priver ses opposants de procès, les enfermer illégalement à l’instar de l’ancien président Sambi ; il ne souhaite pas des articles impertinents sous peine de se voir convoqué à la gendarmerie du coin (comme tout récemment ce fut le cas du patron de La Gazette des Comores), il ne veut pas entendre des critiques sur le putsch électoral, la suppression de la Cour Constitutionnelle, il ne souhaite pas de manifestations … Mais à part ça, il veut un « dialogue franc », « sincère sur tous les sujets », il veut la « démocratie », « il veut », « il veut », « il veut … » y compris – restez bien assis – « la participation de l’opposition dans la prise de décisions de l’état. » Non ce n’est pas l’opéra mais nous n’en sommes qu’à quelques pas !
Par Inaya Halidi
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