À l’orée de la 44ème fête de l’indépendance des Comores, je suis allé à la rencontre de notre pays. En voici la teneur de son récit : ...
À l’orée de la 44ème fête de l’indépendance des Comores, je suis allé à la rencontre de notre pays. En voici la teneur de son récit :
« Je suis une mère dont la chance est inouïe.
Le Seigneur m’a donné quatre filles et dont les noms se déclinent avec allégresse : Ngazidja, Ndzouani, Mwali et Maoré. Nous formions une famille aux relations au début tumultueuses jusqu’en 1864, date à laquelle nous avons connu l’unité et une paix durable.
Cette paix intérieure que chacune de mes filles jouissait mettait mal à l’aise notre tuteur que je croyais légal. C’est alors qu’Il trouva la ruse pour nous séparer et semer la haine, la honte dans nos âmes et malheureusement, mes filles ont cédé à ses nombreuses tentations et aux promesses fallacieuses que leur miroitait notre tuteur, devenu en réalité l’ennemi par excellence de notre unité familiale.
Ma 4ème fille a choisi de se désolidariser de ses sœurs évoquant des petites divergences intestines que je croyais déjà balayées par le vent du passé.
Alors, depuis l’année 1975, je n’ai jamais pu réunir mes filles autour d’une même table pour parler de notre famille. J’ai le sommeil léger et je dors inconfortablement à cause de ce problème.
Des voisins et des amis ont essayé de parler à mon ancien tuteur pour le convaincre d’affranchir ma fille en vue de retrouver ses sœurs mais celui-ci n’entend pas raison. Comment la laisser partir et pourtant elle me sert de repère pour avoir un œil dans sa famille et dans le voisinage, rétorque-t-il !
Le chef de notre village connu sous le nom de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a longtemps parlé à notre ancien tuteur, malheureusement, il ne peut pas faire plus car il se trouve qu’il ne peut que parler car notre ancien tuteur est l’un de ses cinq descendants directs.
Alors je suis là, je me meurs à petit feu. Et c’est auprès de qui j’irai me plaindre si le Chef de village est devenu partial et impuissant.
C’est une situation qui me met à la position que le récit du prophète me confère : parler et dénoncer cette turpitude, jusque-là permanente.
Comme si il ne suffisait pas d’être sous l’emprise de cette injustice, mes 03 filles restante dans le giron familial, au lieu de combattre cet ennemi en front commun, elles évoluent en rangs dispersés.
Chacune accusant l’autre de s’accaparer du bien familial et de jouer au chef.
Voilà, ce qui est déplorable. Comment comptent –elles convaincre leur sœur de revenir occuper la place qui est sienne si elles qui sont restées se nourrissent d’une guerre intestine ? ».
Dr. MBOREHA
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