L'Assemblée nationale de Madagascar, le 28 mars 2018 (photo d'illustration). © RFI/Sarah Tétaud À Madagascar, quatre candidats...
L'Assemblée nationale de Madagascar, le 28 mars 2018 (photo d'illustration). © RFI/Sarah Tétaud |
À Madagascar, quatre candidats à la députation sont actuellement placés sous mandat de dépôt, car impliqués dans différentes affaires. L’un d’eux a été condamné ce lundi par un tribunal de première instance à cinq ans de prison pour détention illégale d’armes. Pour autant, ces quatre hommes sont toujours en lice pour obtenir un siège à l’Assemblée nationale.
Le candidat de la plateforme IRD, qui soutient le président Andry Rajoelina, est impliqué dans une affaire de corruption. Une affaire liée à la vente de la résidence de la famille de l’ancien président Albert Zafy. Pour les trois autres candidats, sous l’étiquette indépendante, deux sont épinglés pour des affaires de meurtre et de détention illégale d’armes, le troisième pour kidnapping.
Tous les quatre attendent actuellement leur procès en prison. Les aspirants députés ont tout de même participé à la campagne via leurs colistiers et suppléants. S’ils remportent le scrutin, ils pourront être proclamés députés de Madagascar.
Pour le vice-président de la Commission électorale, Thierry Rakotonarivo, il n’y a rien d’anormal à la situation : « Pour se présenter aux élections législatives, il faut ne pas être condamné définitivement. C’était le cas lorsqu’ils ont déposé leurs dossiers. Il faut attendre le jugement définitif au nom de la présomption d’innocence. » Mais leur victoire potentielle ne garantit pas la jouissance d’office de l’immunité parlementaire, précise-t-il.
Résultats le 15 juin
Le sort des candidats dépend de la décision judiciaire. Ce sera ensuite au président de la nouvelle Assemblée nationale de saisir la Haute Cour constitutionnelle (HCC) pour demander l’avis sur la constatation de vacance de poste.
Pour Andoniaina Andriamalazaray, président de l’organisation de la société civile KMF/CNOE, cette situation est certes légale, mais illégitime. La loi organique n’est pas assez restrictive selon lui. « Comment est-il possible de voter pour un candidat en conflit avec la justice ? », déplore-t-il.
Les résultats complets provisoires seront connus le 15 juin, selon le calendrier de la Céni.
Par RFI
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