Un agent électoral montre le bulletin de vote pour le 1er tour de l'élection présidentielle à Madagascar, le 7 novembre 2018. L'af...
L’année dernière au mois d’avril, le Bureau national anticorruption, le Bianco, a reçu une plainte évoquant des suspicions d'actes de corruption commis par des députés dans le cadre du vote de la loi organique portant sur le code électoral malagasy - notamment les élections présidentielles. Après investigation, l’enquête est bouclée : les 79 députés sont incriminés par l’institution, qui a transmis le dossier au pôle anti-corruption.
Il aura fallu un an d’investigation aux enquêteurs du Bianco pour inculper les 79 parlementaires de corruption massive. Une enquête laborieuse sur un dossier très médiatisé avec une grosse pression du public. « Nous avons des éléments objectifs qui incriminent les 79 députés », déclare une source proche du dossier.
L’affaire remonte à l’année dernière. Alors en pleine période pré-présidentielle, l’Assemblée nationale vote la loi organique portant sur la réforme du code électoral, un vote qui a été à l’origine des manifestations place du 13-mai. Certains journaux malgaches rapportent peu de temps après que des parlementaires auraient touché 50 millions d’ariarys chacun, soit 12 500 euros, par le pouvoir exécutif pour faire passer cette loi sans amendements.
Un conclave secret
L’argent a été reçu lors d’un conclave tenu secret à l’hôtel le Paon d’Or, situé à Ivato, une commune proche de la capitale, pendant la semaine qui a précédé le vote. Les enquêteurs confirment aujourd’hui l’intégralité de ces faits sans pour autant citer de noms. Qui a donné l’argent ? Qui sont les parlementaires corrompus ?
Certains députés incriminés sont actuellement candidats aux législatives la semaine prochaine. Les enquêteurs ont transmis le dossier au Pac, le Pôle anticorruption, qui est l’entité en mesure de lancer des poursuites judiciaires. Ils encourent de 2 à 10 ans de prison, et de 5 à 200 millions d'ariarys pour corruption passive, la dénomination de l'infraction.
Le dossier sera étudié dès semaine prochaine par les magistrats. Par RFI
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