Le patronat et les syndicats se sont mis d'accord pour que le salaire minimum augmente de 18% à Madagascar. Les discussions ont é...
Le patronat et les syndicats se sont mis d'accord pour que le salaire minimum augmente de 18% à Madagascar.
Les discussions ont été facilitées par le président de la République qui s'était engagé pendant la campagne électorale à ce que le salaire minimum passe de 169.000 ariary, soit 42 euros à 200.000 ariary, soit 50 euros.
Pour les travailleurs malgaches, la décision ne pouvait mieux tomber.
La promesse présidentielle d'augmenter le salaire minimum est en passe de se concrétiser pour le secteur privé.
Le dialogue tripartite entre le ministère en charge du Travail, les organisations patronales et les syndicats s'est terminé à la veille du 1er mai par une réunion présidée par Andry Rajoelina, président de la République.
De 5 à 10% par an, la hausse du salaire minimum est cette fois-ci de 18%. Un taux conséquent qui selon les syndicalistes ne suffira tout de même pas à améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs.
"Ces 200.000 ariary, n'aideront point à sortir les travailleurs des difficultés qu'ils traversent, mais cela constitue une étape importante. Cela montre que Madagascar commence enfin à mettre en place une politique salariale dans chaque entreprise".
"Nous demandons ainsi aux différentes parties de mettre en place un cadre légal pour mener un dialogue social sur les questions liées au salaire" soutient Rémi Henri Botoudi, président du Syndicat chrétien de Madagascar.
Une hausse de 18% devrait évidemment se faire ressentir sur les finances des entreprises, mais les organisations patronales ont fini par céder : des mesures d'accompagnement ont été prises en faveur des entreprises.
"Il y a un aspect qui tient compte de l'intérêt des travailleurs, mais il y a un aspect qui prend aussi en considération l'intérêt des employeurs. Le patronat a demandé trois points : la hausse du seuil d'imposition à 350.000 ariary, soit 87 euros, la non-imposition des 20 premières heures supplémentaires, et la flexibilité dans les horaires de travail".
"Ces trois mesures vont nous permettre de défendre la productivité des entreprises. Puis il ne faut pas oublier que l'accord ne concerne que le salaire minimum. Les salaires supérieurs à ce montant minimum devront être discutés par les partenaires sociaux au sein des entreprises" fait remarquer Noro Andriamamonjiarison, présidente du Groupement des entreprises de Madagascar.
La hausse est évidemment bien reçue par les travailleurs, mais l'opinion n'en craint pas pour autant une inflation importante.
Il faut absolument que la production locale puisse profiter de ce supplément de revenu, analyse un économiste.
Le risque que la hausse des prix qui va suivre cette hausse des salaires bénéficie aux produits importés est particulièrement redouté.
©BBC
COMMENTAIRES