Photo d'archives A mes lecteurs et à mes amis. J’ai décidé de prendre congé de ma profession de journaliste et de mettre fin à ...
Photo d'archives |
A mes lecteurs et à mes amis.
J’ai décidé de prendre congé de ma profession de journaliste et de mettre fin à ma collaboration au journal Alwatwan, à l’agence Reuters et à France télévision à travers Mayotte première.
Apres plusieurs échanges, j’ai accepté d’administrer une coordination de la communication et de la presse de la présidence et du gouvernement. Avant que le président de l’Union ne confirme ce choix, je tenais à informer celles et ceux qui m’ont soutenu durant ces années difficiles.
Cette nouvelle responsabilité dont les missions sont définies par un décret aura la charge entre autres de :
- Conduire le processus d’élaboration de la stratégie de communication pour le développement et de la piloter.
- Préparer les états généraux de la presse pour élaborer un diagnostic en vue de d’émettre des propositions et de formuler des recommandations au gouvernement.
Cette reconversion est un nouveau chalenge. Je mets entre parenthèse à un parcours journalistique porté par une passion qui a duré vingt quatre ans pour entrer dans la sphère de la conception et de l’élaboration.
Mon constat est simple : la communication du pays a depuis des lustres fonctionné dans l’improvisation, aucune stratégie à long terme n’a été élaborée, la presse indépendante est en crise et risque de plonger dans une longue agonie sans qu’aucune protection ne soit jusqu’ici activée, les médias d’Etat sont démunis et leur ligne éditoriale appauvrie.
Notre approche consiste à se prémunir de cette communication verticale, à sens unique, qui se réduit à informer, à assener des messages en espérant susciter l’adhésion. Nous devons faire le choix de communiquer les politiques définies, de prendre les décisions qui concernent les populations en les associant au préalable.
Ma démarche se démarquera de ce modèle de communication unilatérale, pour adopter une posture horizontale qui consiste à échanger, à écouter pour apporter les réponses appropriées aux communautés, aux partis, aux organisations…
Avec les enjeux de communication moderne, l’avènement du numérique, les bouleversements apportés par les réseaux sociaux, nous devons penser autrement et se réinventer. Tout ne peut pas se faire à notre niveau, l’intelligence consiste désormais à s’appuyer sur les compétences des entreprises de communication qui ont pignon sur rue à Moroni.
J’ai donc l’obligation de réussir à amorcer un dialogue apaisé, d’imaginer une communication pédagogique à travers cette coordination de la présidence.
Il y a aussi l’urgence de concrétiser les recommandations qui seront issues des assises de la presse, en amorçant avec les responsables concernés, un travail d’élaboration de projet pour légiférer et réglementer, la finalité est de protéger la profession, la libre exercice du métier, renforcer le rôle du régulateur et définir une politique claire de subvention de l’Etat en vue de soutenir les entreprises des Médias indépendants (presse écrite et radios). Si nous parvenions à ce résultat, cette collaboration sera utile.
Comme au journal d’Etat Al-watwan, nous avons réussi, lors de mon passage à la direction, et ce, malgré le scepticisme ambiant, à en faire le journal d’Etat le plus libre d’Afrique. Une nouvelle loi de la presse va être soumise à la prochaine session de l’assemblée. Préparée par le CNPA, elle transite à la présidence de la république. Elle doit garantir la liberté de la presse et la protection de l’exercice du métier et de la profession elle-même.
Apres avoir adopté l’attitude de la critique, j’accepte désormais de porter les habits de la communication parce que j’ai l’intime conviction de pouvoir faire bouger les choses.
Je suis peut être idéaliste, mais je pense que je ne peux laisser mon pays flotter à vau-l’eau sans agir. Si j’échoue, je tire ma révérence.
En ce mois de Ramadhan, qu’Allah éclaire nos chemins.
Merci
Ahmed Ali Amir
Ahmed Ali Amir
COMMENTAIRES