300 personnes mobilisées contre le résultat de la présidentielle aux Comores La mobilisation est à la mesure de l'inquiétude ress...
300 personnes mobilisées contre le résultat de la présidentielle aux Comores
La mobilisation est à la mesure de l'inquiétude ressentie à plus de 10 000 kilomètres de leur pays d'origine. Hier, plus de 300 Marseillais d'origine comorienne ont manifesté Porte d'Aix pour dénoncer les résultats de l'élection présidentielle à Moroni le 24 mars dernier. Vainqueur déclaré : le président sortant Azali Assoumani. Une victoire contestée par l'opposition dans cet archipel de 800 000 habitants en raison, selon les manifestants, des soupçons de fraude et de tricherie.
Des irrégularités confirmées par différentes ONG de la société civile comorienne mais aussi par des observateurs étrangers membre de l'Union africaine (UA). La validation mardi dernier des résultats par la Cour suprême n'a pas calmé les esprits. "C'est même pire, soupire Saïd, drapeau aux quatre étoiles sur les épaules. C'est la preuve que les juges collaborent avec un gouvernement qui ne nous écoute pas." "Qui opprime nos frères, nos soeurs", renchérit à ses côtés Ali, tenant pour preuve la grève des médias nationaux.
Faute d'informations "on se tient au courant via les réseaux sociaux", soutient Ababa, un des fers de lance d'une contestation difficile à soulever. "Le Comorien n'est pas méchant, assure-t-il avec sourire. Le Comorien est discret et ne veut pas faire de vagues. Encore plus ici à Marseille, dans une ville qui nous a accueillis à qui l'on doit tout." Une discrétion telle que rares sont à Marseille les manifestations de cette communauté estimée selon une source non officielle à environ 50 000 personnes. "La dernière fois que je suis descendu dans la rue, c'était pour crier ma colère après le crash de la Yemenia, se souvient Saïd. À l'époque, la mobilisation avait fait bouger les choses pour améliorer les conditions de sécurité dans l'aviation." Un succès symbole pour les manifestants de faire bouger les choses. "Il nous faut un représentant à Marseille pour faire porter notre voix, clame Ali. Ou à défaut que la France, notre second pays, rappelle au président comorien ses obligations envers son peuple."
Par Éric Miguet ©La Province
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