Patrouille de gendarmerie à Moroni, aux Comores, le 25 mars 2019. © GIANLUIGI GUERCIA / AFP Les journalistes protestent contre le contr...
Patrouille de gendarmerie à Moroni, aux Comores, le 25 mars 2019. © GIANLUIGI GUERCIA / AFP |
Les journalistes protestent contre le contrôle de la presse aux Comores. Alors que le pays connaît une crise post-électorale depuis le scrutin du 24 mars dernier qui a vu la réélection du président Azali Assoumani, vivement dénoncé par l’opposition, les autorités s’en prennent aux médias. Ce lundi matin, les trois quotidiens privés de presse écrite ne sont pas sortis, car le gouvernement, mécontent de leur une, les avait bloqués chez l'imprimeur. Pour protester contre cette ingérence du pouvoir, les médias privés ont décidé d’engager un bras de fer avec le régime en boycottant toutes ses activités durant deux semaines.
Lundi matin, les trois médias concernés avaient l'intention de titrer sur l'arrestation, samedi dernier, d'un journaliste et raconter les sévices qu'il avait subis durant des heures. Jeudi dernier déjà, le ministre de l'Intérieur avait empêché la publication de la Gazette des Comores dont il n'aimait pas le titre en Une.
Les médias comoriens ont donc décidé de ne plus répondre aux sollicitations du gouvernement jusqu’au 16 avril prochain. Le ministre de l’Intérieur a prévenu les trois directeurs de publications censurées qu’il était prêt à intervenir autant de fois que nécessaire auprès de l’imprimeur afin d’arrêter les journaux qui terniraient l’image du pays. Selon lui, c’est une couverture commune mensongère qui s’apprêtait à être publiée avec pour titre : « le journaliste, Toufé Maécha, torturé à la gendarmerie ».
Silence du Conseil national de la presse
S’étant rendu samedi dernier à la gendarmerie afin d’enquêter sur le nombre exact et les motifs des arrestations de ces derniers jours, le reporter y a été retenu et malmené par les forces de l’ordre. Il y est resté plusieurs heures durant lesquelles il a subi des humiliations et des agressions tant verbales que physiques.
« Faux ! », répond le ministre de l’Intérieur qui interdit la publication de tels faits. De leur côté, les directeurs de presse refusent que le patron de la police légifère sur les articles à paraître et ont décidé, soutenu par leurs confrères, de ne plus médiatiser les activités du régime. Quant au Conseil national de la presse et de l’audiovisuel, supposé être apolitique, il est, jusqu’alors, resté bien silencieux. Par RFI
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