Peloton de gendarmerie devant le QG de campagne d'un candidat d'opposition aux Comores. (Photo d'illustration) © RFI/Sebastien...
Peloton de gendarmerie devant le QG de campagne d'un candidat d'opposition aux Comores. (Photo d'illustration) © RFI/Sebastien Nemeth |
Le bas de fer se poursuit aux Comores après la présidentielle contestée du 24 mars dernier. La Cour suprême doit encore annoncer les résultats définitifs et donc confirmer la réélection du président Azali Assoumani. Une victoire rejetée par l'opposition qui a dénoncé des fraudes généralisées et créé dans la foulée un Conseil national de transition (CNT). Son leader Soilihi Mohamed a été arrêté et les autres membres sont sous pression, dont le nouveau président du CNT Mouigni Baraka Said Soilihi.
Un groupe de femmes escorte en chantant Mouigni Baraka Said Soilihi, jusqu’à son domicile de Ntsoudjini, près de la capitale. L’opposant devait s’entretenir ce matin avec le procureur. Craignant qu’il soit arrêté, plusieurs dizaines d’habitants ont empêché l’ex-gouverneur, toujours populaire, d’honorer le rendez-vous.
« On avait peur parce que la justice est devenue une machine de manipulation politique, témoigne Ayouba Amata. Ces derniers jours, on incarcère sans justice, sans suivi judiciaire. Il faut nous donner les garanties sécuritaires qu’il ne va pas là-bas pour être incarcéré gratuitement. Il est respecté, il a laissé son empreinte pour être un homme éternel. »
Ce week-end, Mouigni Baraka Said Soilihi avait déjà été convoqué à la brigade de recherche de la gendarmerie. Un rendez-vous là encore avorté, mais son véhicule a été saisi.
Le député Oumouri M’madi Hassani dénonce les méthodes des autorités : « Personne, en se levant le matin, ne sait s’il va revenir à la maison. Il y a un membre du gouvernement qui ont dit : ‘Moi j’ai le pouvoir aujourd’hui, j’embêterais Mouigni jusqu’au bout’. C’est-à-dire que ce n’est pas un jeu caché. On veut faire plier la population. C’est un jeu dangereux parce qu’aux Comores la division est déjà créée, la suspicion est déjà créée. Dans ce pays, il y a une peur qui est déjà installée. »
Accusés par le ministère de l’Intérieur d’avoir incité à la violence, à l’insurrection et à la rébellion, les membres du CNT sont prévenus. Leurs déboires judiciaires ne font peut-être que commencer. Par RFI
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