''LE FAUX MENSONGE " : AU-DELÀ DE VOS FOUS RIRES Depuis quatre jours, certains se déchainent sur les réseaux sociaux à ...
''LE FAUX MENSONGE " : AU-DELÀ DE VOS FOUS RIRES
Depuis quatre jours, certains se déchainent sur les réseaux sociaux à propos de l’expression « faux mensonge », des termes que le président a utilisés en réponse à l’une des questions que lui avait posées le journaliste français, Sébastien Nemeth.
Jeudi 4 avril dernier, le Chef de l’Etat Azali Assoumani était l’invité Afrique de l’édition matinale d’Rfi. Le journaliste français Sébastien Nemeth a, durant sa rencontre avec le président posé de tas de questions sur l’actualité nationale. Je n’en ai retenu qu’une seule. La suivante :
- " Sur les incidents, il y a quand-même plusieurs journalistes qui ont vu cinq blessés dont trois par balles. Certes, les autorités n’ont pas constaté ces victimes parce qu’elles sont parties se faire hospitaliser à Mayotte. Est-ce qu’il y a eu selon vous un usage excessif de la force, ce jour-là ? "
- « Je vous réponds que c’est un faux mensonge », avait-il immédiatement réagi, ce jour-là le Président.
D’abord, la réponse du président a été spontanée, justifiant ainsi l’usage des termes « faux mensonge » qui est un procédé de communication moderne consistant à mettre à l’épreuve l’opinion avec des mensonges en manipulant les intensions de cette même opinion, et en même temps, tout en se réservant la finesse et le talent de garder un pied dans la réalité volontairement offusquée. Ainsi, l’objectif du faux mensonge est de rendre obscur, sombre, opaque une ou des réalités pour atteindre d’autres fins : satisfaire une demande, un public sur lequel on compte s’appuyer pour s’affirmer.
C’est ce même procédé auquel font souvent usage les politiques les plus ancrés à droite dans les pays occidentaux où l’on pêche et gratte des voix dans l’extrémisme politique.
C’est dire que OUI, le président a mesuré ce qu’il avait à répondre à Sébastien Nemeth lorsqu’il qu’il lui a parlé de « faux mensonge ». NON, le président n’a pas employé abusivement ces termes. OUI, l’association des deux termes est possible dans ce sens. NON, ils ne sont intellectuels que ceux qui prennent leur temps d’analyses pour éviter de s’auto-nuancer quelques instants ou un temps après.
En utilisant cette expression qui vous a beaucoup plus surprise (pour le manque d’ouverture d’esprit pour certains), le président a tenu à souligner surtout le danger du « faux mensonge » pour le fait qu’il crée et alimente la crise.
Et justement, il était question dans son propos de dénoncer la manipulation étrangère sur cette question. Réécoutez bien cet entretien du 4 avril, vous verrez bien que le Chef de l’État y parle même de « faits graves », s’étonne que les autorités mahoraises n’avertissent pas Moroni, que des « blessés » se présentent tout à coup dans des hôpitaux à Mayotte bien avant de le faire à Anjouan, que des individus obtiennent le fameux visa en un clin d’œil pour aller à Mayotte…
C’est dans ce contexte clair où la manipulation l’est aussi. C’est dans ce même contexte où Azali Assoumani vous a surpris, chers intellects en parlant de « faux mensonge ».
Par Abdoulatuf Bacar
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