LA CATASTROPHE... Lors d’un entretien avec la radio RTMC MBENI le mois dernier, j’avais soulevé le fait qu’à chaque fois qu’Azali AS...
LA CATASTROPHE...
Lors d’un entretien avec la radio RTMC MBENI le mois dernier, j’avais soulevé le fait qu’à chaque fois qu’Azali ASSOUMANI a été au pouvoir, cela s’est toujours traduit par une dégradation significative des conditions de vie pour les Comoriens. Les rapports du PNUD sur les Indices de Développement Humain permettent de l’attester.
Aujourd’hui, toutes les conditions semblent être réunies pour perdurer cette malédiction.
Tout d’abord, les rapports montrent que la croissance de l’IDH ou l’amélioration des conditions de vie des Comoriens s’est toujours appuyé sur un fondement de base, à savoir la stabilité politique et des institutions. Or depuis son arrivé au pouvoir en 2016, Azali ASSOUMANI n’a cessé d’éprouver les institutions et le débat politique. C’est ainsi qu’une grande majorité des membres de l’opposition est en prison, assignée à résidence ou exilée.
Ensuite, au-delà de l’instabilité politique, nous avons le cyclone KENNETH qui vient de frapper de plein fouet le pays le 24 avril 2019.
Comme toutes catastrophes naturelles, les conséquences néfastes sont visibles à la fois au moment de l’événement, mais aussi et surtout dans les jours, mois et années suivants.
Un événement, aussi calamiteux soit-il, se vit en tant que catastrophe selon la capacité de gestion de ceux qui y font face.
En outre, au lieu de chercher à résoudre le conflit politique, à travers un dialogue sincère et inclusif, comme cela a été préconisé par les différentes organisations internationales, Azali ASSOUMANI et ses lieutenants préfèrent opérer dans la division, corruption et l’arrogance. Aujourd’hui le pays est divisé plus que jamais.
Concernant la gestion du cyclone KENNETH, la première mesure a été d’annoncer de façon unilatérale un prélèvement de 10% du salaire du mois de mars des fonctionnaires.
Or aucun bilan des dégâts n’avait été établi jusque-là, pour évaluer le montant nécessaire pour répondre à cette calamité. De plus, cette décision annoncée devant le Moufti et dans l’enceinte d’une mosquée, est-elle légale vis-à-vis du droit mondain et eschatologique ? Nous laisserons les spécialistes en la matière juger.
Tous les espoirs de la population résident non pas dans l’Etat, mais dans la bonne volonté de leurs semblables et dans la diaspora.
Je prends cette occasion pour rappeler à la diaspora qu’au même titre de faire preuve d’ingéniosité et de rigueur dans la collecte des fonds et biens pour soutenir les plus démunis, il est crucial de faire preuve d’ingéniosité et de rigueur dans la distribution aux plus nécessiteux.
Il serait opportun de voir au-delà de la catastrophe naturelle, et d’en profiter pour la mise en place de structures de collecte, de sécurisation des fonds, et l’établissement d’une politique d’ayants droit.
En effet il est venu le temps pour la diaspora de canaliser l’exploitation de ses fonds à travers un organisme indépendant, avec des administrateurs sur le territoire national. La diaspora devra passer rapidement d’une situation de gestion de crise, à une situation de financement de projets et du développement.
Il est venu le moment où la diaspora doit être une source pratique de gestion politique pour l’Etat central, même lorsqu'Azali ASSOUMANI et son gouvernement seront mis hors état de nuire.
La catastrophe ne réside pas dans les évènements en soi, mais dans la capacité des gouvernants à faire face.
Les catastrophes ne sont pas la crise politique ni le cyclone Kenneth, mais le fait d’avoir Azali ASSOUMANI et ses proches à la tête de l’Etat.
Bendjadid AHAMED
COMMENTAIRES