Le 9 février 2019, alors qu’il accompagnait Mohamed Ali Soilihi Mamadou pour effectuer son pointage au palais de justice de Moroni, l’anc...
Le 9 février 2019, alors qu’il accompagnait Mohamed Ali Soilihi Mamadou pour effectuer son pointage au palais de justice de Moroni, l’ancien secrétaire général du ministère des finances a été arrêté par la gendarmerie, puis placé en détention provisoire.
Officiellement, il est inculpé pour l’affaire du gendarme amputé de la main.
Ce qui surprend dans cette affaire, ce qu’elle a déjà été jugée et les peines ont été prononcées. En aucun moment, le nom de Idi Boina a été cité à la barre. Et quand bien même il serait cité, son sort serait scellé par contumace (défaut criminel) comme ce fut le cas pour le député Tocha Djohar.
Il convient de rappeler qu’un jugement rendu entraîne en principe deux effets, à savoir le dessaisissement du juge et l’autorité de la chose jugée.
- Le dessaisissement du juge, signifie que le juge ne peut ni modifier le jugement qu’il a rendu ni réexaminer le litige.
- L’autorité de la chose jugée quant à elle, énonce que ce qui a été jugé ne peut plus être remis en cause de quelle que manière que ce soit, du moins si le jugement est définitif.
Inutile ici de vous rappeler que l’arrêt rendu dans cette affaire, émane de la Cour de sûreté de l’Etat, une juridiction d’exception qui exclut le principe du double degré de juridiction (aucun droit de recours n’est possible).
La justice comorienne, en faisant fi des règles élémentaires du droit processuel dans cette affaire, se discrédite et accroît le climat de méfiance qui règne entre elle et les justiciables.
Il est bien clair que cette affaire revêt plus un caractère politique que judiciaire. Les anciens compagnons d’Idi Boina dans la CRC, veulent juste le punir d’avoir tourner le dos à leur parti. Et ce sont malheureusement ces genres de comportements qui affaiblissent notre appareil judiciaire et renforcent les théories du complot qu’on nous bassine à chaque événement tragique. Les délinquants peuvent se prémunir de ce subterfuge vicieux pour se faire passer pour des victimes car la justice est aux ordres.
Nos magistrats doivent se ressaisir et agir pour l’intérêt du peuple au lieu de se laisser instrumentaliser par des politiques qui ne sont que de passage.
Personne ne mérite de moisir dans une prison inhumaine arbitrairement.
A bas l’injustice !
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Comores Nouvelles
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