L'événement le plus marquant de cette campagne électorale est sans nul doute la levée en masse de la population anjouanaise pour se r...
L'événement le plus marquant de cette campagne électorale est sans nul doute la levée en masse de la population anjouanaise pour se rendre à Ouani, puis gagner Mutsamudu à pieds le 10 mars 2019.
Plus que tout ce qui a pu se dire et se faire pendant ces élections présidentielles anticipées, cet événement a la capacité de remettre chaque chose à sa place et à sa vraie dimension.
Une foule qui occupe presque entièrement la moitié de la route Ouani-Mutsamudu, attendue par un stade de Missiri déjà bondé, c'est une mobilisation encore jamais vue dans ce pays.
Quelle est la signification de cet événement ?
1- Il corrobore le fait que l'issue des élections se jouera à Anjouan où l'électorat ne sera pas émietté comme à Ngazidja.
2- Contrairement à ce qu'on aurait pu penser de l'emprise d'Azali à Anjouan, de ses magouilles, de ses humiliations, de ses menaces, Azali ne représente rien dans cette île.
3- Tout ce qu’il a fait n’est que mascarade, carnaval et supercherie à grand renfort de corruption, conspuation, menaces et la vérité est donc apportée par ce peuple debout, courageux et digne, criant NON à la dictature et à l'humiliation.
4- Cette mobilisation de toutes les forces vives anjouanaises au-delà des rangs du parti Juwa montre que le peuple Anjouanais identifie bien son ennemi, à travers la dictature honnie et ultra-chauvine d'Azali et fera tout pour lui barrer la route du pouvoir "Tous sauf Azali"
5- Enfin c'est une affirmation spectaculaire de la fierté Anjouanaise et de sa dignité. Même si vous avez les armes et l'argent, vous n'achèterez pas le cœur des Anjouanais.
Si ces élections illégales au regard de la constitution de 2001, se déroulaient malgré tout régulièrement et dans la transparence, il n'y aurait aucun souci quant à leur issue: Azali ne franchirait pas le 1er tour: son score ne pourrait dépasser les résultats de son référendum: un plébiscite de -10% qui montre l'étendue de l'impopularité du petit putschiste.
Mais celui-ci s'est préparé à de fraudes électorales massives pour se faire élire dès le 1èr tour ou faire éliminer ses adversaires les plus dangereux et faire main basse sur le 2ème tour.
C'est pour cela qu'il fait tout pour refuser toute intervention, tout contrôle de la communauté internationale : s'il était honnête, pourquoi le pouvoir refuserait de faire photographier les PV de chaque bureau de vote et les remettre à un observateur impartial comme l'ONU ? Le pouvoir accepte les aides internationales mais refuse de se plier à la loi et au droit international basé sur la liberté, l'équité dans le traitement de tous les citoyens.
Enfin, que dire d'un candidat qui garde toutes ses prérogatives de président, qui mobilise tous les moyens de l'État, véhicules, argent, protégé par l'armée dans tous ses déplacements et flanqué du "président par intérim " et du gouvernement en force à tous les meetings ? N'est-ce pas déjà une parodie d'élections ?
On ne peut terminer sans dire un mot sur l'accueil d'Azali à Pangahari de Mutsamudu : c’est un non-événement s'il s'agissait de répondre à la déferlante anjouanaise de la veille.
C'est une humiliation dirigée contre Mutsamudu pour sa défiance et sa dignité face au despote. Mais nous devons la ressentir d’abord comme une humiliation pour tous ceux qui mangent à sa main, rampent à ses pieds et font de la danse du ventre sur les droits de leurs frères et sœursMutsamudiens bafoués, incarcérés, battus, humiliés et pourchassés pour rien.
Un jour Mutsamudu et Anjouan puniront tous ceux qui les ont traînés dans la boue et tous ceux qui ont vendu leur dignité et sacrifié leurs intérêts pour satisfaire leur ventre.
A bas Azali, sa constitution et sa dictature...
Pour le respect des Accords de Fomboni et de la Constitution de 2001.
Attention !
Quand l'herbe est sèche, il suffit d'une étincelle pour mettre le feu à la forêt.
Vive Anjouan dans la plénitude de ses prérogatives !
Vive l’État souverain d’Anjouan !
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu JAFFAR
COMMENTAIRES