Le grand art de l'analyse politique : "Les anti-Azali avaient sonné la fin d’Azali le jour du référendum"

LE GRAND ART DE L'ANALYSE POLITIQUE Expliquez-moi, je ne comprends rien. Vraiment rien. L’année dernière, des hommes armés ont at...

LE GRAND ART DE L'ANALYSE POLITIQUE

Expliquez-moi, je ne comprends rien. Vraiment rien. L’année dernière, des hommes armés ont attenté à la vie de l’ancien vice-président Moustadroine Abdou en tirant sur son véhicule. 

Heureusement, il en est sorti indemne et ses assaillants déçus. C’était sur la route de Sima (Anjouan). Des esprits éclairés diront que l’attentat aurait été orchestré par Azali et Cie, Moustadroine compris. Ya Allah. 

Jurant leurs grands dieux, les anti-Azali, d’une seule et même voix, avaient sonné la fin d’Azali le jour du référendum. On ne comprend rien mais l'on n’oublie rien; surtout pas les « bye bye Azali » rapidement retirés de Facebook après le référendum. Le même jour (du référendum), des agresseurs armés de machettes ont envahi un bureau de vote et ont coupé la main d’un gendarme. 

C’était à Moroni. Débordant d’intelligence et d’imagination, ces mêmes esprits éclairés ont vite conclu à un coup tordu d’Azali, de Kiki et consorts. Certainement, ils ne devaient pas exclure la victime dans la préparation de l’ignominie. En clair, le gendarme aurait planifié avec Azali et Kiki l’acte horrible et criminel dont il est sorti manchot de par sa volonté. Ya Rabbi.

Quand, par la suite, les services de sécurité ont éventé une tentative de coup d’Etat, pour nos illuminés, cela était encore un autre coup tordu d’Azali. Le mobile, pour eux, c’est qu’Azali voulait tout juste mettre des gens en prison. Quand tout récemment, des malheureux ont miné la route conduisant à Sima – encore Sima – l’esprit fécond de nos illuminés nous sort la grande théorie de l’auto-attentat (est-ce que l’expression existe ?) pour emprisonner des adversaires, réels ou supposés. Mais où vont-ils puiser toute cette intelligence, ces fins analystes politiques ? 

Considérons un scénario catastrophe. Si un matin, l’on apprend une mort subite du candidat Azali, sans aucun doute, la fine fleur de nos illuminés orientera sa brillantissime réflexion vers un suicide. Zali pourrait donc se suicider pour justifier l’envoi de ses opposants en prison ? 

N’est ni expert ni analyste politique qui veut.

Par Mohamed Hassani