Entre la démocratie et la voyoucratie, les tenants du pouvoir et leurs sympathisants ont choisi, sans scrupule, sans honte, avec arroganc...
Entre la démocratie et la voyoucratie, les tenants du pouvoir et leurs sympathisants ont choisi, sans scrupule, sans honte, avec arrogance et fierté, la voyoucratie, pour vivre, corrompre, réprimer et conserver le pouvoir. Ce pays était habitué au cours de ces dernières décennies à des alternances démocratiques.
Des élections présidentielles ont été organisées en 2006, 2010 et 2016 dans la transparence et les résultats ont été acceptés par tous.
Ces élections étaient marquées par une bonne collaboration entre les acteurs du processus électoral, la prise de certaines mesures préventives aux conflits électoraux notamment, la mise en place d’un cadre de concertation regroupant tous les acteurs électoraux, la signature d’un code de bonne conduite par les partis politiques et les candidats à l’ouverture de la campagne électorale, le déroulement de la campagne électorale dans un climat politiquement apaisé, le respect des procédures de vote, des opérations de dépouillement et de centralisation des résultats... Ces acquis démocratiques ont volé en éclat depuis le dernier referendum du 30 juillet 2018 et le dernier scrutin du 24 mars 2019.
Les bourrages des urnes qui furent exceptionnelles lors des précédents scrutins sont devenues la règle. Toutes les techniques de fraude ont été utilisées pour passer en force lors des scrutins du 24 mars 2019.
Des assesseurs bloqués, retournés, achetés pour faciliter ces bourrages des urnes, des procurations fantaisistes pour augmenter les voix obtenues par les candidats du pouvoir, des procès-verbaux signés sans opérations de dépouillement. Les forces de l’ordre ont été utilisées pour bourrer les urnes, les récupérer avant le décompte officiel et réprimer la population. Une lourde mission attend la Cour Suprême pour valider ce scrutin.
Le pays a perdu malheureusement, les acquis de la bonne gouvernance électorale de ces derniers temps. Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 24 mars 2019 proclamés par la CENI ce 26 mars 2019 prouvent que nous sommes entrés pleinement et dangereusement en voyoucratie ou les voyous ont la force d’imposer leurs vues, de réprimer les récalcitrants, de piller à outrance ce pays et de violer allègrement la loi.
Dans un bulletin de votre retrouvé dans l’urne du bureau de vote de Hankounou 5 ( Moroni), lors des opérations de dépouillement des scrutins du 24 mars 2019, un électeur ou une électrice a écrit sur son bulletin, compté nul, « Allez y vous faire foutre ».
Bienvenue en voyoucratie !
Par ComoresDroit
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