Avez vous déjà vu quelqu'un tenant un journal dans un taxi ? Tenant un journal sur une place publique ? La réponse n'est peut êtr...
Avez vous déjà vu quelqu'un tenant un journal dans un taxi ? Tenant un journal sur une place publique ? La réponse n'est peut être pas un non définitif mais ceux qui le font se comptent sur les doigts d'une main ( et j'exagère à peine).
Ceux qui veulent justifier les relents dictatoriaux de ce régime vont dire ," mais à La Gazette des Comores, ils écrivent des papiers critiques, mais à La Gazette des Comores, Rafsandjani y publie ses chroniques, Masiwa fait des révélations incendiaires". Certes, certes les journalistes qui y travaillent ne sont pas passés par la Case prison mais beaucoup se demandent si cette chance va durer encore longtemps.
Mais j'en viens au fait. La Gazette des Comores, Masiwa et tous les organes de presse écrite écrivent en français (langue pas accessible à beaucoup de comoriens). Ils tirent à quelques centaines d'exemplaires avec beaucoup d'invendus.
Et c'est là que je repose une autre question. Avez vous déjà entendu dans un taxi la voix de Agwa ou Oubeid (et tous les autres). Oui assurément. Mille fois, oui. Avez vous déjà entendu ces mêmes voix sur une place publique , n'importe laquelle. Oui définitif.
Si les autorités gouvernementales et judiciaires laissent les journalistes de la presse écrite en paix relative, c'est parce qu'ils ne touchent pas grand-monde. Mais la radio, organe de masse par excellence , qui émet en langue nationale, c'est tout un autre débat. C'est un organe de presse " à tuer", ses journalistes "irrévérencieux" à emprisonner.
Et puis qu'on ne se leurre pas, arrivera un moment où tous les journalistes qui ne seront pas à la solde du régime, à sa botte se feront malmenés, arrêtés et emprisonnés. Les soutiens de ce régime trouveront d'autres justificatifs pour expliquer l'arbitraire qui sévira alors. Ils diront mais ce sont "des journalistes d'opposition, ils ne font pas que rapporter des informations mais sacrilège se permettent même de faire des analyses".
Agwa et Oubeid sont en prison parce qu'ils touchent les masses. Ce qui n'est pas le cas d'Ahmed Ali Amir, de Aboubacar Mchangama, de Toufe Maecha etc malgré tout le talent que nous leur reconnaissons.
Agwa Et Oubeid sont en prison parce que les propos qu'ils tiennent, les infos qu'ils donnent, les analyses qu'ils livrent et les commentaires qu'ils font touchent directement le coeur et la raison des comoriens, tout cela en shikomor. Si bien que vieux, jeune , fille, garçon, intellectuel ou analphabète sont à même de les comprendre. C'est pour cela que ce régime autoritaire les a mis en geôle et pour aucune autre raison.
©Pour la Lutte de la Liberté d'expression aux Comores
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