« Le Juwa a opté pour Me Mahamoud Ahamada, l’Updc pour le Dr. Karihila. Les deux hommes sont gentils, bons, tout ce que vous voulez ma...
« Le Juwa a opté pour Me Mahamoud Ahamada, l’Updc pour le Dr. Karihila. Les deux hommes sont gentils, bons, tout ce que vous voulez mais électoralement, ils ne feront pas le poids face à ce mastodonte qu’est Azali, qui a à sa botte, la Commission Electorale, la Cour suprême, des moyens financiers quasi-illimités, des organes de propagande pour transmettre sa bonne parole, l’Etat pour embaucher à tour de bras ».
Dans cette guerre électorale qui s’annonce, point de place pour les petits calculs. Point de place pour la suffisance, les égos surdimensionnés. Point de place pour la rancœur entre les membres d’un même parti ou d’une même coalition.
De cette longue et violente descente aux enfers de la République, qui ne nous a laissé aucun répit depuis l’abrogation de la Commission anti corruption en 2016, jusqu’au transfert de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême par une simple décision en 2018, en passant par des assises instrumentalisées qui n’avaient que pour seul but d’asseoir le règne d’un président qui se comporte de plus en plus en monarque, notamment avec le référendum boudé par une bonne partie de la population, mais brandi tel un trophée avec des chiffres qui n’ont dupé personne.
En une année, voire un peu moins, 4 complots déjoués. Pouvoir et opposition s’accusent même si l'on peut que remarqué que « ces crimes » ont profité à Azali. Toujours est il que la stabilité du pays a vacillé 4 fois au moins. Nous avons espéré que ces atteintes à la sûreté de l’Etat étaient loin derrière nous. L’histoire récente de notre pays nous prouve que non. L’histoire ne peut que nous alerter qu'avec Azali réélu, le pays ne trouvera pas sa relative stabilité, loin de là avec une crise séparatiste qui nous pendra au nez.
Nous ne parlons même pas de la répression des opposants, des journalistes. Nous ne parlons pas de la peur qui s’est instillée en chacun de nous, savamment distillée par le pouvoir, nous empêchant de parler, de dénoncer. Tout au plus, osons nous relater des faits et même cela nous le faisons la peur au ventre. Nous ne parlons même pas de l’élimination pure et simple de la l’échéance électorale des principaux adversaires du candidat président , il y a une semaine. L’heure est grave. Elle est tellement grave que seul un sursaut de l’opposition peut sauver cette république, qu’il nous faut à tout prix reconstruire.
Le Juwa a opté pour Me Mahamoud Ahamada, l’Updc pour le Dr. Karihila puisque les candidats initialement investis ont été mis hors-jeu. Les deux hommes sont gentils, bons, tout ce que vous voulez mais électoralement, ils ne feront pas le poids face à ce mastodonte qu’est Azali, qui a à sa botte, la Commission Electorale, la Cour suprême, des moyens financiers quasi-illimités, des organes de propagande pour transmettre sa bonne parole, l’Etat pour embaucher à tour de bras. Me Mahmoud et Dr. Karihila sont des quasi-inconnus pour le grand public , notamment sur Anjouan et Moheli. Ils n’ont ni le gabarit ni la personnalité attendue alors que le pays se trouve à la croisée des chemins.
Et voilà que ça se corse. Parce que figurez-vous que l’ennui avec vous, messieurs du Juwa et de l’Updc, (et toute l’opposition réunie) l’ennui avec vous, c’est que le président semble toujours vous prendre au dépourvu. L’ennui c’est que vous tombez TOUS autant que vous êtes, pieds et poings liés dans les pièges qu’il a pris le soin de placer insidieusement sur votre chemin. L’histoire semble ne vous avoir rien appris. Les erreurs d’hier n’ont été d’aucune leçon pour vous.
Et vous vous apprêtez à en commettre d’autres. A sacrifier la république sur l’autel de vos petites mesquineries. A sacrifier vos membres les plus éminents qui pourrissent dans d’obscurs cachots ou qui vont y entrer. Vous vous apprêtez par votre inconscience à enterrer vos partis respectifs et vous avec, par voie de fait.
Ceci est d'autant plus triste car les partis Juwa et Updc sont les seuls, qui liés, peuvent faire barrage au président. Vous avez le devoir moral de nous extirper de cette inextinguible dérive dictatoriale. Vous devez, le disions-nous plus haut, laisser sur le bas-côté , vos querelles, vos manigances, vos manœuvres souterraines. Vous devez vous unir, fut-ce le temps de cette échéance, quitte à ce que vous vous empoigniez une fois celle-ci achevée.
Vous unir et pas autour de Dr Karihila ou de Me Mahmoud. Ce serait suicidaire. Deux personnalités semblent se dégager depuis l’élimination des principaux concurrents de la course électorale : Me Fahmi Said Ibrahim ou le Colonel Soilihi Mohamed. Si vous avez du mal avec le premier qui est des vôtres malgré tout , si vos divergences sont incommensurables, unissez vous au second. Ce n’est que de cette manière, et seulement de cette manière, que le président candidat pourrait ne pas passer dès le premier tour.
Si les principaux partis d’opposition commettent l’erreur d’entamer cette bataille électorale qui s’annonce, en ordre dispersé , ils prennent le risque d’ouvrir un large boulevard revêtu d’un flambant tapis rouge au président candidat, dès le premier tour. La balle est dans votre camp. Le peuple vous regarde. Et l’histoire vous observe.
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