Partout en démocratie ce n'est pas l'expertise des protagonistes ou l'intelligence qui est mise en avant, plutôt les moyens p...
Partout en démocratie ce n'est pas l'expertise des protagonistes ou l'intelligence qui est mise en avant, plutôt les moyens perfides employés pour écraser l'adversaire.
C'est toujours regrettable de voir en ces périodes de turbulence politique, que ce sont les défenseurs des notions de droits et de citoyenneté, ou encore le pluralisme qui vont s'approprier le monopole de la raison et des projections de bonne gouvernance.
C'est encore plus regrettable de voir combien dans un souci de défendre ses idées et son projet fabriqué sur la circonstance s'il en est, de voir l'intellectuel agir avec les mots contre ses détracteurs exactement comme font les dictateurs avec les armes.
C'est spectaculaire de voir les politiques passer le plus de leur temps à discréditer l'adversaire, à trouver leurs défauts et leurs magouilles, faits qui sont connus de tous, et rarement ou jamais à parler de leur semblant de projet, et moins aux réalisations qu'ils auraient accomplies en tant que citoyen ou en tant que cadre ayant exercé dans l'administration auparavant.
Sachez que ce citoyen que vous dénigrez ou écrasez dans les campagnes sera demain parmi les citoyens à ta charge si tu l'emportes.
Sachez qu'en adoptant les mêmes méthodes de campagne avec les maîtres des lieux de la corruption vous tombez dans leur camp idéologique et c'est pourquoi après les votes les gagnants continuent à considérer ceux qui n'ont pas voté pour eux comme d'éternels adversaires qui méritent de subir les discriminations d'usage comme les licenciements au bénéfice du recrutement de ceux qui ont voté pour.
Ce qui est plus ridicule par-dessus tout c'est d'entendre parler de projets de développement ou d'émergence qui n'incluent pas de budgets, dans un pays qui ne fait pas le poids budgétaire d'une équipe de football d'un quartier d'ailleurs.
Cessez de croire que ce sont les costards et les hommes de plume qui maintiennent les Comores, et quelque soit l'importance que vous donnez au vote et à la démocratie, sachez que ce sont les hommes et les femmes, chefs de familles courbant l'échine dans le sol et dans les marchés, ce sont les enseignants et les employés de bureaux subalternes, que ce sont ces travailleurs souvent négligés qui maintiennent le pays avec ou sans votes, respectez-les, ce sera là le changement de mentalité.
Quand l'insulte et le dénigrement deviennent les instruments de prévalence de la justice et de la vérité, on n'est pas loin de réaliser combien les pratiques démocratiques sont incompatibles des mœurs islamiques en matières de liberté d'expression, le Prophète Muhammad nous exhorte par l'exemple à dénoncer le mal en propageant le bien et non en banalisant le vice sous couvert de dénonciation.
Par Muhammad Soidrouddyne Hassane
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