COMMUNIQUE DES AVOCATS DE MORONI Le jeudi 21 février 2019, Me Djamal El-dine Bacar, avocat au Barreau de Moroni, a été violemment pri...
COMMUNIQUE DES AVOCATS DE MORONI
Le jeudi 21 février 2019, Me Djamal El-dine Bacar, avocat au Barreau de Moroni, a été violemment pris à partie et brutalement agressé par une partie civile, en pleine audience publique de la 3e chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Moroni.
Il a fait l'objet de menaces, proférées publiquement et à haute voix, de la part de cette partie civile, en présence du Substitut du procureur de la République et devant les magistrats composant cette chambre correctionnelle.
Cette agression et ces menaces ont été dirigées contre notre confrère parce qu’il assurait sa mission d’avocat de la défense dans une affaire pendante devant le tribunal correctionnel, et donc, dans le cadre de l’exercice de ses activités d’avocat.
La défense de tous constitue le devoir et l’honneur de tous les avocats. Et du fait de l’exercice de leurs fonctions, ces derniers ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de leurs clients.
Les principes de base relatifs au rôle du Barreau adoptés par le VIIème congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants fait obligation aux pouvoirs publics de veiller à ce que les avocats « puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue. Il y également prescrit que lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l'exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités.
Nous, avocats signataires, sommes inquiets du climat que révèle cet incident, et déplorons l’attitude passive du parquet et l’apathie dont a fait preuve le président de la 3e chambre correctionnelle lors de l’incident du 21 février, alors qu’il avait la police de l’audience.
C’est la raison pour laquelle nous et l’ensemble des avocats de Moroni apportons tout notre soutien à notre confrère et réclamons qu’une enquête soit ouverte afin que l’auteur de cette agression et de ces menaces réponde de ses actes.
Nous demandons également aux autorités de rappeler publiquement la légitimité de l’action professionnelle des avocats et l’inconditionnalité de l’accès au conseil et à la défense.
Fait à Moroni, le 23 février 2019.
Me Moudjahidi Abdoulbastoi
Me Faïzat Saïd Bacar
Me Abdillah Mmadi Saïd
Me Youssouf Imani Hamadi
Me Issa Mhoutoir Mzé
Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid
Me Mohamed Abderemane
Me Ali Ahamada
Me S. Soudjay
Me Mohamed Nassur
Me Youssouf Mohamed Hassani
Me Chabani Hadji
Me Tadjidine
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