La liste des candidats est close. L’on peut déjà se faire une idée de ce que seront les présidentielles 2019. Rien de nouveau sous le cie...
La liste des candidats est close. L’on peut déjà se faire une idée de ce que seront les présidentielles 2019. Rien de nouveau sous le ciel comorien. On peut même s’attendre au pire, en tout cas à la continuation de la descente aux enfers du pays ! Car les présidentielles ne donneront pas lieu à un débat de fond sur les questions fondamentales qui président aux destinées du pays.
Tout indique qu’il n’en sera rien. Au lieu d’une confrontation de projets, on assistera au spectacle habituel, un tel contre tel autre, promesses mirifiques du genre « émergence, rehemani,...», plutôt du folklore autour des candidats, avec cette fois-ci un risque sérieux d’une forte dose d’agressivité au regard du contexte induite par les dérives autoritaristes du régime Azali.
Les institutions ont été évoquées, en rapport avec le changement de constitution. Mais on limite la perspective au retour à la Constitution de 2001. Comme si on pouvait gommer la Constitution de 2019 ! Zappé le bilan nécessaire des 43 ans d’indépendance. Comment consolider la stabilité induite par la Tournante tout en corrigeant ses défauts ? Comment construire un État de droit assis sur une loi unique, comprise et respectée par tous ? Quelle politique contre la pauvreté ? Comment sortir de l’impasse maoraise ? Etc.
Fait significatif : la plupart des candidats sont des indépendants. Imaginer donc un chef de parti candidat indépendant aux présidentielles, plusieurs dirigeants de premier plan d’un même parti se lançant dans la course, chacun sous le drapeau de l’indépendance. Et que penser du spectacle pitoyable de l’Union de l’Opposition. Les partis politiques semblent avoir fait leur temps. Sous nos cieux ils apparaissent comme des groupes derrière une personnalité. Aucun ne s’appuie sur un programme politique. Alors la plupart de leurs héraults préfèrent avancer masquer.
A coté des « vieux chevaux », des nouveaux visages font irruption dans la mêlée. Ils semblent tomber du ciel. On y trouve même des « illustres » inconnus. Volonté d’intégrer le « haut du panier » comorien ou croyance naïve à un messie surgi de nul part pour sauver la populace ou initiation d’un nouveau processus de création d’une nouvelle force politique ?
Une chose paraît claire. Tant que le pays ne se dotera pas de partis politiques fondés sur une adhésion à des valeurs cristallisées dans un programme politique, aucune perspective sérieuse de sortie du gouffre dans lequel le pays s’enfonce depuis l’indépendance ne prendra corps.
Un défi pour ceux qui se veulent les héritiers de Mtsala, Masimu, Patiara, Kosu, etc. Un défi pour ceux qui se veulent les continuateurs du MOLINACO, du PASOCO, d’ALI SOILIHI, de l’ASEC et du FD. Plus le temps passe, plus la réalité crève les yeux. L’absence d’une organisation politique portant les aspirations du pays à l’indépendance et à l’unité nationale, les aspirations des Comoriens au progrès socio-économique et aux libertés fondamentales, le pays sera bloqué.
Idriss (24/01/2019)
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