A Mayotte, le 4 janvier 2019, les autorités sanitaires françaises ont notifié cinq cas autochtones de Rift Valley Fever (FVR, fièvre de l...
A Mayotte, le 4 janvier 2019, les autorités sanitaires françaises ont notifié cinq cas autochtones de Rift Valley Fever (FVR, fièvre de la vallée du Rif) diagnostiqués au cours des dernières semaines. Tous les cas ont été biologiquement confirmés.
Ces cas sont les premiers cas humains notifiés à Mayotte depuis plusieurs années. Les dates d'apparition des symptômes vont du 22 novembre au 31 décembre 2018. Selon les autorités sanitaires, ces cinq cas sont probablement autochtones.
Il n'existe aucune preuve de transmission autochtone depuis 2011. Une étude de séroprévalence réalisée en 2011 a estimé la séroprévalence de la fièvre hémorragique de la vallée du Rift dans la population humaine à 3,5 % (IC 95 % [2.6 ; 4.8]).
Selon certaines études menées entre 2008 et 2012, la séroprévalence de la fièvre de la vallée du Rif chez les ruminants à Mayotte varie d'une région à l'autre. Cependant, certaines régions ont une séroprévalence supérieure à 20 %.
Par conséquent, la détection de cas de fièvre de la vallée du Rif autochtones à Mayotte n'est pas inattendue, mais la présence de cinq cas dans un court laps de temps est préoccupant car les conditions météorologiques actuelles (saison des pluies de novembre à mars) sont favorables aux vecteurs.
Rappels sur la fièvre hémorragique de la vallée du Rift
La fièvre de la vallée du Rift est une zoonose majeure causée par un virus du genre Phlebovirus de la famille des Bunyaviridae. Le virus affecte différentes espèces animales (buffles, chameaux, bovins, caprins et moutons) et peut être transmise à l'homme :
soit par contact direct avec le sang ou les fluides corporels animaux lors de l'abattage ou de l'ingestion de viande ou de lait d'animaux contaminés ;
soit indirectement par des piqûres d'arthropodes, en particulier par des arthropodes du genre Aedes.
La forme bénigne de fièvre de la vallée du Rift
Chez l'homme, c'est la forme la plus fréquente. Elle survient après une incubation de 2 à 6 jours, et se manifeste sous la forme d'un syndrome pseudo-grippal (fièvre, de myalgies, d'arthralgies et de céphalées) qui dure de 4 à 7 jours.
Dans les formes graves on peut observer :
- Une forme oculaire (0,5 à 2 %) avec des lésions rétiniennes qui se traduisent par une baisse de la vision ou une gêne visuelle. La maladie peut guérir spontanément sans laisser de séquelles ou provoquer une baisse définitive de leur acuité visuelle.
- Une méningo-encéphalite (moins de 1 %) avec complications neurologiques graves courantes.
- Une forme hémorragique (moins de 1 %): 2 à 4 jours après le début de la maladie, le patient présente les signes d'une atteinte hépatique grave avec ictère (jaunisse). Des phénomènes hémorragiques apparaissent ensuite: vomissements de sang, sang dans les selles, purpura ou ecchymoses (provoquées par des saignements cutanés internes), saignements du nez ou des gencives, hémorragies gynécologiques. Le taux de létalité pour ce syndrome hémorragique est élevé et se situe aux alentours de 50 %. Le décès survient habituellement trois à six jours après l'apparition des symptômes.
Source : European Centre for Disease Prevention and Control.
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