AIMPSI Un père a été condamné, à Rennes, à six mois de sursis et au retrait de l'autorité parentale pour avoir abandonné sa fille d...
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Sa nouvelle compagne n'en voulait plus
C'est l'adolescente qui s'est rendue, en août dernier, au consulat de France aux Comores. Elle était arrivée fin juillet avec son père pour des vacances. Le séjour a tourné au cauchemar pour cette jeune fille, qui a déjà perdu sa maman.
Sans passeport, sans même dire au revoir...
Son père a rencontré une femme. La nouvelle compagne reproche à sa belle-fille son peu d'entrain à faire la vaisselle et le ménage. Assez pour vouloir s'en débarrasser. C'est pourquoi le père, originaire des Comores, a acheté deux billets d'avion en juillet. Il a confié son enfant à sa soeur, qui vit déjà dans un logement précaire, et est parti. Sans même dire au revoir, sans laisser la moindre pièce et en emportant le passeport de sa gamine pour qu'elle ne puisse pas revenir.
Le consulat, qui a constaté la détresse physique et mentale de l'adolescente, a joint le parquet de Rennes. Une enquête a été ouverte pour soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité et la moralité de son enfant, un délit qui fait encourir deux ans de prison et 30 000 € d'amende. L'enfant refusait de s'alimenter, déprimait, n'allait plus à l'école. À Rennes, l'adolescente était une bonne élève de 4e.
« L'enfant veut mourir »
À la barre du tribunal, le père, costume et lunettes fumées, essaie de surmonter la honte, quitte à nier l'évidence. Les rapports du consulat sont sans ambiguïté : sa fille dort dans un débarras avec l'enfant de la tante, ne va pas à l'école et dépérit de jour en jour. « Elle veut mourir, ne mange plus, pleure beaucoup, perd la mémoire. Par manque de moyen, la tante ne peut pas l'hospitaliser », note l'éducateur.
« C'est vrai que j'ai amené ma fille aux Comores pour qu'elle y reste, je ne voulais plus d'elle, concède-t-il subitement. Il fallait trouver une solution puisque ma nouvelle compagne n'en veut pas. » Il ajoute qu'il n'a pas laissé sa fille à sa soeur mais à sa mère. La présidente lui rappelle que sa mère est âgée et n'est pas, selon le consulat qui s'est rendu sur place, en état de s'occuper d'une adolescente de 13 ans. Devant les rapports accablants, le père finit par avouer qu'il n'a « peut-être pas pris la bonne décision ».
Le parquet requiert six mois avec sursis et le retrait de l'autorité parentale. Le père semble s'en offusquer et conteste. Le tribunal suit l'accusation. L'adolescente sera rapatriée et prise en charge par les services sociaux du département. ©Ouest France
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