Suite aux diatribes de l'Union de l'opposition comorienne au lendemain de la publication du décret présidentiel portant convocati...
Suite aux diatribes de l'Union de l'opposition comorienne au lendemain de la publication du décret présidentiel portant convocation du collège électoral, décret autant contesté par les partis politiques de l'opposition craignant une parodie d'élection, les doutes sur la crédibilité et la transparence des élections de 2019 rongent les comoriens, du moins ceux que nous rencontrons dans les différentes places publiques de la capitale.
La CENI, organisme chargé de veiller à la bonne tenue des élections est pointé du doigt par nombreux des citoyens lambda rencontrés dans les rues et ruelles de la capitale. Une des raisons qui nous ont motivé pour faire ce reportage avec Madame Mariama Massoundi, commissaire en charge du logistique au sein de la CENI.
Nourdine Hassane : Madame Mariama Massoundi, on entend par-ci et par-là que jusqu'à présent vous n'êtes pas autorisée à accéder à votre bureau même après l'annulation de l'arrêté ministériel par la cour suprême. Comment vous vivez cette situation?
Mariama Massoundi : Effectivement, une décision de la cour suprême rendue le 22 décembre m'autorise à reprendre ma fonction de commissaire en charge du logistique mais est il que depuis le début de la semaine je fais des allers-retours entre chez moi et la CENI espérant avoir accès à mon bureau. Jusqu'à présent les agents de sécurité refusent de me livrer les clés avant une éventuelle réunion des membres de la CENI.
N.H: Êtes vous satisfait de la décision de la cour suprême qui a débouté l'arrêté de Kiki?
M.M: Nous avons gagné une bataille importante, mais la lutte continue, celle de défendre la constitution du pays comme nous avons prêté serment.
Nous sommes pour une vraie alternance et pour des élections crédibles où voter ne sera qu'une simple formalité mais l'occasion noble d'un peuple de choisir ses dirigeants selon ses aspirations, avec la certitude que les résultats des urnes reflètent ce choix souverain d'un peuple souverain.
N.H: Jusqu'où contez vous aller pour vous faire entendre?
M.M: J'ai n'ai pas l'intention d'abandonner. J'ai des principes et des convictions et j'ai appris d'un philosophe grec du nom de Cicéron que c'est la persévérance et non le génie qui mène L'homme au sommet. J'ai été choisie par une majorité pour la représenter dans cette institution.
La CENI est une institution impartiale et nul ne peut se l'approprier. Je trouve anormal que le ministère de l'intérieur s'ingère dans une institution qui doit garantir la démocratie participative. La CENI doit statuer sur la volonté du peuple comorien de choisir son destin. Les membres de la CENI sont tous appelés à faire acte de bon sens et ne pas se laisser influencer par nos politiques. Voilà ce qui fera la crédibilité de la CENI.
N.H: Pensez vous que les élections de 2019 sont cruciales pour l'Unité nationale?
M.M: Oui, le peuple a rendez vous avec son destin et le destin des générations futures. Si ces élections ne sont pas plus qu'une parodie d'élections ou un mirage démocratique, je pense qu'elles peuvent sortir ce pays de l'impasse politique sur lequel il est encombré. Elles doivent permettre à chaque citoyen de vivre enfin tranquillement dans son petit coin et ne pas craindre que tôt ou tard il sera poursuivi. C'est l'occasion de trouver une solution pour unir tous les comoriens autour d'une table pour parler ensemble de la paix et de la stabilité de notre pays.
N.H: Avez vous un mot à dire au peuple comorien qui a mit en vous ses espoirs?
M.M: Je dirais que le plus important à faire pour rendre service à notre pays et de faire confiance en nos institutions publiques. Nous nous engageons à veiller au respect de la constitution et de la souveraineté du peuple comorien quelque soit le prix à payer mais on ne se laissera jamais vaincre.
Ce pays nous appartient à tous et personne ne peut nous priver de l'amour de notre pays.
Elle a en effet ajouté qu'elle souhaiterait au nom de la démocratie, que pour une bonne tenue des élections, les ténors de l'opposition soient relâchés afin d'éviter que ces élections deviennent une courses aux vengeances mais un moyen pour permettre d'enterrer les vieux démons.
(Propos recueillis par Nourdine Hassane, journaliste indépendant).
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