Présidentielles 2019: une élection aux multiples enjeux

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Photo d'archives

La démocratie n’est pas qu’un ensemble d’institutions, ce sont aussi des mœurs rappelons que, le pays a connu une période démocratique durant la période coloniale, ensuite les Comores accèdent à l’indépendance avec la séquence révolutionnaire sous ALI SOILIHI.

La dictature molle sous AHMED ABDALLAH enfin le retour de la démocratie durant les quinze ans de la tournante. AZALI , de retour au pouvoir en 2016, a été élu démocratiquement au détriment du candidat du pouvoir ce qui est inédit en Afrique en général et aux Comores en particulier.

AZALI a mis au musée Grévin la constitution 2001 qui a fait ses preuves en matière de stabilité et d’alternance démocratique mais au lieu de consolider et améliorer la tournante issue des accords de Fomboni, une constitution bancale taillée sur mesure pour renforcer le pouvoir présidentiel a été validé par un prétendu référendum dont les procès verbaux étaient rédigés avant le vote des électeurs.

Une preuve supplémentaire d’une mise au pas du peuple comorien par le gouvernement actuel. AZALI s'est exprimé sur France 24 la semaine dernière qui sera candidat aux présidentielles de 2019, ce qui résulte qu’il va écourter son mandat qui devrait s’achever en 2021, pour pouvoir se représenter en mars 2019. 

Si AZALI met son mandat en jeu, il sait avec pertinence qu‘il fera tout pour gagner non pas démocratiquement mais illégalement suite à son impopularité sur l’ensemble du territoire. Car la justice, l’armée et la gendarmerie ne sont pas neutres comme ailleurs dans les pays démocratiques ou le respect de l’État de droit est une valeur cardinale défendue par tous. Mais aux Comores les forces de l’ordre sont sous la botte du pouvoir en place. 

Aux Comores les Comoriens sont mal gouvernés, très floués par les hommes politiques durant quarante trois ans de décolonisation, avec de changement d’hommes, mais les discours creux et les promesses non tenues sont au rendez-vous. A chaque scrutin ils pratiquent le verbiage démocratique en détestant la transparence et le débat contradictoire. Ceux qui sont au commande du pays ils préfèrent la magouille et la corruption comme règle de gouvernance. Si l’opposition participe à ces élections en ordre dispersé.

AZALI gagnera cette élection haut la main dès le premier tour. Pour faire barrage à AZLI il faudrait que les caciques de l’opposition mettent en sourdine, les postures, les égos et les ambitions personnelles sans lendemain et choisir un candidat unique et crédible avec un message et un programme clairs à savoir par exemple : faire combattre à AZALI en mars prochain.

C’est faire échouer sa prétendue constitution, et en cas de victoire du candidat de l’opposition, il y aura l'annulation de la dite constitution et on rétablira la tournante issue des accords 2001. Ensuite le programme du candidat de l’opposition doit être axé sur le volet économique talon d’ACHILLE des accords de Fomboni, clarifier et renforcer l’autonomie financière de chaque ile, et limiter les compétences de la présidence de l‘UNION.

Cette bataille électorale risque d'être rude si l’opposition réussit miraculeusement à présenter un candidat de consensus qui pourrait inquiéter AZALI d’une probable défaite car le mépris qu’il éprouve pour certains hommes politiques de l’opposition véreux prompts à lui rejoindre en échange des dessous de table ou d’une promesse des postes ministériels l'amène à se dire avec assurance que les dés sont déjà pipés car il a dans son orbite KIKI et MSAIDIE,  deux professionnels assermentés de la fraude et de l’opacité d’une telle échéance.

Si l’opposition exige l'entière implication de la communauté internationale à superviser ces élections de façon sérieuse, AZALI risquerait d’être vaincu à plate de couture.

Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY