« France 24 » doit s’amender !

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« FRANCE 24 » DOIT S’AMENDER ! ​​ La chaîne de télévision française « France 24 » a déçu de nombreux téléspectateurs, ébahi beaucoup...

« FRANCE 24 » DOIT S’AMENDER !

​​La chaîne de télévision française « France 24 » a déçu de nombreux téléspectateurs, ébahi beaucoup, surpris certains, désappointé d’autres, embarrassé des inconditionnels téléspectateurs. Par un débat volontairement partial et piteusement partiel. Un débat d’une brutalité verticale, d’une platitude ennuyeuse et d’une médiocrité simpliste, un débat unilatéral. Un débat volontairement organisé pour nuire, détruire, salir, humilier, diviser un pays et abattre ses institutions.

Un lynchage médiatique transparent, assumé. Un débat militant contre l’image des Comores et son Chef d’Etat. Un débat à l’expression approximative et vacillante, un débat au verbe revolver et à l’odeur de dynamite. Car ce débat sur les Comores de lundi dernier sur « France 24 » est une insulte à l’intelligence et à la raison. C’est un lit à punaises sur lequel on a ligoté les Comores, ses dirigeants, son peuple et son histoire. Le mépris était affiché. La suffisance optimale. Aucune précaution oratoire dans l’affirmation. Aucune gêne dans l’invective. C’étaient une provocation éhontée, un torrent de boue, un tissu de mensonges. Très loin du journalisme. On aurait aimé taire et oublier si ce n’était pas « France 24 ».

​​Car « France 24 » est une chaîne respectable, à l’audience élargie sur tous les continents. Elle n’est pas une chaîne commerciale ou partisane. Elle nous a habitués à des émissions percutantes, des débats enrichissants. Elle nous emmène au cœur de l’actualité, suscite des interrogations, expose des situations, aide à la compréhension et laisse le téléspectateur se forger une opinion. Elle défend des valeurs et fonctionne sur des principes qui ont fait leur notoriété. Sa ligne éditoriale est transversale, équilibrée et maîtrisée.

Elle est partout, sur tous les fronts, traite de tous les sujets, avec professionnalisme, avec un regard de maturité et de rigueur, une distance suffisante et un recul mesuré pour ne pas se laisser emporter par la facilité et la superficialité.

​​Lors de la crise en Côte d’Ivoire, en Centrafrique, en République démocratique du Congo, au Togo et partout ailleurs, pour ne citer que des exemples africains, « France 24 » a organisé des débats, rassemblant toutes les parties concernées. A chaque fois, l’opposition et le pouvoir se sont confrontés, souvent violemment. Chaque partie a fait valoir ses arguments, ses positions. Dans chaque débat politique, les échanges sont toujours vifs, polémiques à souhait, vindicatifs à profusion. 

​​Sur les Comores, la neutralité de la chaîne a disparu. La déontologie est mise sous le tapis. L’objectivité autant qu’elle puisse exister est écartée. Le respect des téléspectateurs, oublié. Alors, n’est-on pas en droit de savoir pourquoi ce débat tronqué ? Sans contradiction. Avec quatre invités de connivence, cooptés sûrement pour leur rage aveugle et leur haine farouche contre l’Union des Comores et son Président.

Un député de Mayotte à l’Assemblée nationale française, militant du parti français les Républicains, aux accents guerriers, aux opinions très droitières, un journaliste de Mayotte, rédacteur en Chef à France O, militant politique, un membre du Parti comorien d’opposition Juwa, originaire d’Anjouan comme il a été dit dans l’émission, un autre journaliste, semble-t-il, connu pour ses propos véhéments et sans nuances dans les réseaux sociaux contre le Président Azali. J’y ajoute l’animatrice de l’émission, Madame Stéphanie Antoine qui est visiblement à l’aise dans ses chroniques économiques et quand elle parle d’Europe, que dans ces débats où elle peinait à retrouver ses notes pour acquiescer ou appuyer les contrevérités et les absurdités de ses invités.

​​On ne me dira pas qu’on n’a pas trouvé dans Paris ou dans toute la France un comorien ou une personne qui pourrait venir équilibrer le débat, le sortir du pugilat et du guet-apens, lui donner une certaine hauteur, le sortir du caniveau où on l’a installé sciemment, livrer un autre ton, apaiser la haine, la virulence et la véhémence, rétablir la vérité, dire les faits et rappeler que ce pays en partage est le premier bien commun à protéger, qu’il mérite mieux que le dédain et les crachats, les sarcasmes et le tourbillon de ceux qui n’ont de lui qu’une information parcellaire. On ne pourra pas me convaincre que le choix des invités a été innocent, désintéressé.

​​On a voulu tout simplement offrir gracieusement une tribune pour ridiculiser l’Etat comorien, insulter son avenir, le fragiliser autant qu’il était possible, honnir le Président Azali. Les sourires gourmands étaient complices, les mimiques partagées, les phrases de l’un complétées par l’autre, les hésitations dans l’ordonnancement des idées de l’un, vite comblées par l’autre. Une piètre pièce de théâtre de boulevard, jouée par des faux acteurs, aux accents d’apprentis.

​​Répéter à longueur d’émission que l’Etat comorien est une dictature, c’est ignorer le sens des mots. Pire qu’aux temps des mercenaires ? C’est insulter les victimes de Bob Denard et de ses sbires. Sans droits humains et sans liberté d’expression ? Cesser de fantasmer grandirait. Une dizaine de radios libres, officiellement reconnues, déversent des éditoriaux incendiaires contre le gouvernement et personne n’est inquiété. Le journal gouvernemental où les journalistes sont des fonctionnaires, sait imposer un ton, titiller les oreilles du pouvoir. Répression des opposants.

Torturés. Embastillés ? Il n’y a pas ici de police politique. Il y a des règles à respecter pour organiser des manifestations publiques. Les enfreindre c’est porter atteinte à l’ordre public. Les politiciens, les opposants sont des justiciables comme les autres citoyens.La politique n’exonère pas de la responsabilité pénale. Il n’y a pas d’immunité politique pour protéger des délits ou crimes commis. La stabilité se construit quand l’autorité fait respecter la loi. La cohésion nationale s’entretient par l’égalité de tous devant la loi. La démocratie n’est ni l’anarchie ni la chienlit encore moins l’entretien du désordre permanent.

Quand le député de Mayotte martèle que l’Etat comorien n’existe pas mais qu’il y a un Etat de Grande-Comore, un Etat d’Anjouan et un Etat de Mohéli, on voit apparaître le séparatiste mahorais authentique qui rêve de Confédération des Etats des Comores. Il étale l’opinion selon laquelle, Mayotte française ne sera pérenne tant qu’existera un Etat comorien homogène et qu’il faut tout faire pour le disloquer, le désintégrer. « Je ne suis pas comorien.

Je n’ai pas de parents en Grande-Comore, comme certains l’affirment. Je suis français. Les mahorais ont choisi d’être français. » dit-il. Le juriste, vieux politicien qu’il est, feint d’oublier que les mahorais n’ont pas choisi d’être français. Ils ont subi la volonté de la France qui souhaitait rester dans la zone et qui a sciemment violé le droit international en matière de décolonisation. Ils resteront français le temps que la France le voudra. Leur opinion et leurs états d’âme ne pèseront pas. Prenons date. Faisons le pari et laissons l’histoire se construire.

Il n’est pas comorien ? Tant mieux. Pour nous qui le sommes, ce n’est aucunement une insulte, une tare ou une honte. On a connu ce Député, certes roublard, mais plus élégant d’esprit, plus cultivé, plus arrondi dans l’expression, moins arrogant. Dommage !Mais, on peut comprendre. Pour ce militant farouche de l’ancien RPR, hier encore adorateur et proche du Président Jacques Chirac, humaniste et plus radical valoisien, la droitisation rigoriste est un choix de survie politique.

Il veut marginaliser la concurrence dans ses rangs pour paraître le meilleur représentant de Mayotte française. Il veut coller aux thèses extrémistes de la droite dure française qui dirige aujourd’hui le parti « les Républicains », dans l’espoir d’une considération certaine et de son choix éventuel pour rentrer au gouvernement de la France si la droite revenait au pouvoir.

Le plus dramatique dans ce débat est que ceux qui étaient avec lui, qui sont certes français mais comoriens aussi, n’ont pas réagi aux outrances. Ils ont laissé piétiner leur pays. Ils ont trahi leur intelligence et ont offert un spectacle affligeant. Ils n’ont pas su rester opposants politiques qui protègent l’image et la dignité de leur pays. Mais, sincèrement, en avaient-ils les moyens ? Leurs approximations, leur manque de souffle dans l’expression, mâtinés d’acharnement, étaient si flagrants qu’ils faisaient pitié. « France 24 » peut mieux faire. Cette chaîne doit s’amender parce qu’elle a porté, ce jour-là, aux yeux du monde, un mauvais coup à l’Union des Comores et à son peuple.​

Ambassadeur Ahamada HAMADI (​Publié dans Al-watwan n°3541)

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