Fatma Rachid Mbarakara
80 postes libres au sein de l'hôpital national Elmarouf. Après un concours interne, sur des critères d'expérience et d'ancienneté, une commission interne a fait une proposition au ministère de tutelle.
Le ministre en a informé au conseil du gouvernement. 80 noms sur la porte du départ, 80 noms à la porte d'entrée. Des décès, des abandons de postes ou des suspendus, il est temps de recruter.
Mais déposer un gros morceau de viande sur une table de carnivores, c'est prendre le risque de ne pas avaler une miette. Des grosses têtes imposent des noms sur la liste. Des innocents doivent sauter pour laisser place à des enfants de bonnes familles. Un nom plus noble que l'autre. Pression dans les couloirs du ministère de la santé. Des coups de téléphones, des émissaires, des intimidations, tout est permis.
Mais les carnivores se heurtent à une barrière. Une femme incorruptible. Une personne qui a vécu dans le milieu de la santé donc qui maîtrise l'utilité et la nécessité de l'expérience. Elle refuse de céder, les noms proposés lors de la sélection interne ne doivent pas sauter.
Tout doit et va rester authentique. Mais cette attitude n'est pas facile à avaler. Un proche du cabinet d'un autre ministre ira jusqu'à dire que « la petite dame » ne connaît toujours pas les rouages et la logique du système.
Et pourtant, elle prend le risque de s'opposer à toute corruption. Elle refuse toute machination. Elle décline les interventions des familles et le copinage. Elle reste solide face à ce système, Fatima Rachid Mbarakara est une femme, c'est naturelle qu'elle soit aussi forte face à cette troupe. Ça coince. Mais tiendra-t-elle ?
Mahamoud
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