Aux Comores, l’armée reprend le contrôle Moutsamoudou Les opposants accusent le président Assoumani de se comporter en dictateur « de...
Aux Comores, l’armée reprend le contrôle Moutsamoudou
Les opposants accusent le président Assoumani de se comporter en dictateur « de république bananière » et de vouloir se maintenir au pouvoir.
L’armée comorienne a repris le contrôle de la médina de Moutsamoudou, capitale de l’île d’Anjouan, samedi 20 octobre, a déclaré le ministre de l’éducation nationale, Mahamoud Salim Hafi, originaire de la région et négociateur pour le gouvernement. Des rebelles opposés au président Azali Assoumani y étaient retranchés depuis six jours.
Dans la vieille ville, où des patrouilles se relaient, les habitants semblaient satisfaits du dénouement de cette opération, qui s’est produite sans coup de feu. « On se nourrissait difficilement, grâce à l’entraide des voisins, mais le plus ardu était d’être privé d’eau et d’électricité », a ainsi fait valoir l’un des habitants.
Un commerçant explique avoir vécu cette situation comme « une prise d’otages » : « Aujourd’hui je ne rêve que de paix, je ne prierai que pour la paix. » Une habitante, rassurée par la présence des militaires raconte avoir vécu « des jours difficiles ».
« Tout le monde a fui la maison, moi j’ai refusé de partir, on m’a pris pour une folle, je n’abandonnerai jamais ma maison ! »
Ruelles vides, portes closes
Mais la plupart des ruelles restent encore vides, les portes closes. Et, place Maknour, des débris de pierres et de grenades lacrymogènes témoignent de la violence des récents affrontements. Tous les habitants interrogés affirment n’avoir vu aucun insurgé durant ces six jours de siège.
Un notable raconte ainsi n’avoir « aucune idée de l’identité des rebelles ».« Mais, argue-t-il, ce sont des enfants du pays, c’est sûr, certainement avec des renforts venus de Mayotte ». « On s’en fout de l’identité des rebelles, ou de savoir où sont leurs armes. Notre objectif était de libérer Moutsamoudou de ces gens-là, c’est fait », lance un jeune militaire au visage inondé de sueur.
Selon le ministre de l’éducation qui mène depuis vendredi les négociations pour le gouvernement, les opposants – estimés à une quarantaine – n’avaient toujours pas remis leurs armes samedi matin malgré une offre d’impunité en échange du désarmement.
Le groupe rebelle reste introuvable. Les cinq portes de la petite médina de Moutsamoudou étaient bouclées par les militaires, samedi, empêchant à priori toute fuite des insurgés. Ils ont donc vraisemblablement quitté les lieux la veille – jour de prière – pendant les pourparlers.
« L’objectif est le retour à une situation normale lundi », a déclaré samedi soir le ministre de l’éducation nationale. Les affrontements de cette semaine ont fait trois morts, selon les autorités, et au moins six personnes ont été grièvement blessées.
Avec Le Monde.fr et AFP
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