Dans une interview exclusive accordée au quotidien "MASIWA" , le Ministre de l'Éducation Nationale Mr Mahamoud Salim livre ...
Dans une interview exclusive accordée au quotidien "MASIWA" , le Ministre de l'Éducation Nationale Mr Mahamoud Salim livre ouvertement ses idées et convictions par rapport au système éducatif du pays.
MASIWA : MONSIEUR LE MINISTRE, QUE FAIRE POUR ÉVITER LES
7% DE RÉUSSITE AU BAC ?
Mahamoud Salim : Avant toute chose, il faudrait comprendre que l’éducation est l’affaire de tous. Parents, enseignants, comme élèves, tous ont leur part de responsabilité dans cette question. Dire que le niveau des élèves est au bas niveau, n’incombe pas qu’aux enseignants de le relever, il y a aussi la volonté de l’élève qui compte. Je n’en disconviens pas quant au fait que le Ministère a un rôle fondamental à jouer pour que le taux de réussite au Bac augmente, mais aussi l’effort de l’élève n’est pas le moindre.
Pour répondre en effet à votre question, je dirai qu’il n y a pas d’effet miracle pour endiguer ce phénomène qui fait tache à notre système éducatif, il faut une assiduité et une volonté au niveau de l’élève, la discipline et le respect du travail de la part des enseignants, nous le gouvernement, notre rôle est de veiller à ce que les mesures mises en rails soient appliquées, on ne peut en aucun cas forcer qui que ce soit à travailler, c’est Impossible.
MASIWA : VOUS AVEZ UN DISCOURS VOLONTARISTE, MAIS AVEZ-VOUS LES MOYENS DE VOS AMBITIONS ?
M.S : Les moyens, on se les donne, si le volontarisme est là rien ni personne ne
peut faire barrage à vos convictions. Les idées j’en ai beaucoup, Dieu seul sait combien j’aimerais que l’éducation comorienne rayonne.
MASIWA : OÙ EN ÊTES-VOUS DU RELIQUAT DE MAI 2017 ?
M.S : Depuis qu’on ma confié le portefeuille de l’éducation nationale, j’ai tout de suite su qu’il y avait beaucoup de défis à relever, parmi eux la question du reliquat de mai 2017. Tout de suite après ma nomination j’ai convoqué, à mon bureau, l’intersyndicale pour qu’ensemble puissions étudier la situation. Il y a lieu de noter que ce ne sont pas tous les enseignants qui n’ont pas été payés mais plutôt une partie, 70% ont été payés. Il faut savoir que l’Etat a commencé depuis ce dimanche à payer ce reliquat, ce qui a poussé d’ailleurs les enseignants à remplir les bulletins scolaires.
MASIWA : DANS LE PUBLIC, VOTRE CALENDRIER A ÉTÉ RESPECTÉ. MAIS LES COURS N’ONT TOUJOURS PAS COMMENCÉ À CAUSE DU BOYCOTT DES NOTES. QUE COMPTEZ-VOUS FAIRE RAPIDEMENT ?
M.S : Comme je l’ai dit [next] précédemment, les enseignants ont commencé et c’est depuis le lundi dernier à remplir les bulletins scolaires ; et, vous savez ce n’est pas chose aisée que de remplir des
bulletins de notes de toute l’année, du premier au troisième trimestre. Dans un arrêté ministériel, j’ai fixé la rentrée scolaire pour les 17 et 24 septembre, les dates heureusement ont été respectées par les enseignants et les élèves ; mais le souci se posait du fait que ces derniers ne savaient où aller, passer ou redoubler l’année. Mais heureusement, nous sommes sortis de cette impasse, les élèves reprendront le chemin de l’école ce lundi, d’ici là les notes seront calculées et les bulletins seront tous remplis et cette situation ne sera qu’un lointain souvenir.
MASIWA : VOUS AVEZ CONSENTI UN EFFORT FINANCIER POUR SOUTENIR L’UNIVERSITÉ, MAIS LÀ BAS AUSSI LES COURS N’ONT PAS REPRIS, POURQUOI ?
M.S : Comme j’ai habitude de le dire dans mes propos, l’Université des Comores est le miroir du pays : introduire de nouvelles reformes pour qu’il ait l’image tant voulu par le Président AZALI, est ma plus grande priorité. Le President AZALI a mis en place un Comité Intérimaire de Gestion pour atteindre cet objectif. Ce dernier a fixé la rentrée universitaire pour le 01 octobre, à en croire les rapports du Comité les cours ont bel et bien commencé et ce depuis cette date, les professeurs s’y rendent convenablement. Maintenant, certains étudiants n’ont pas l’air de mettre fin à leurs vacances, car ils ne se rendent pas ur les lieux, une importante majorité d’étudiants s’absentent, pourtant on leur a communiqué la date de la reprise des cours.
MASIWA : À L’INSTALLATION DU COMITÉ DE GESTION DE L’UNIVERSITÉ, VOUS AVEZ SOULIGNÉ BEAUCOUP DE DÉFIS À RELEVER, QUEL SERA L’APPORT DU MINISTÈRE ?
M.S : Conscient je le suis, nous sommes le Ministère tutelle donc il nous convient d’apporter le maximum de soutien pour booster l’enseignement supérieur, avoir un enseignement de qualité qui est en adéquation avec le marché de l’emploi. Avec le Comité, nous travaillons en étroite collaboration pour donner à l’Université Des Comores l’image adéquate. Le dialogue est avant tout la meilleure des reformes.
MASIWA : QUELS SONT VOS PROJETS PRIORITAIRES POUR L’ÉDUCATION ?
M.S : Avant d’être une autorité politique, je suis avant tout dans le corps enseignant, je connais les rouages de ce domaine et je sais que le travail n’est pas facile, certes, mais pas impossible, pour parvenir au sommet. Par là, je veux expliquer que mes priorités dans ce domaine sont multiples pour atténuer les maux qui la rongent. Pour parvenir à cette fin, je me suis dit que le mieux serait de concevoir un plan stratégique. Mes projets prioritaires sont entre autres : mettre aux normes les établissements d’enseignement général, supérieur, publics et para publics, réhabiliter et augmenter les capacités d’accueil de l’Université et améliorer le cadre social et puis viendra la question de reformer l’ifere et élaborer un plan de renforcement des capacités.
MASIWA : PENSEZ-VOUS POUVOIR RÉALISER DES RÉFORMES SIGNIFICATIVES AVANT LES PROCHAINES ÉLECTIONS ?
M.S : Il ne faut pas concilier politique et technique, je suis là pour une durée de temps dont j’ignore, à la question de savoir si je serais en mesure de réaliser certaines réformes qui, me tiennent à cœur, je ne sais pas. Il faut être honnête, cela réside dans le voile du mystère, dire que oui je serai en mesure serait mentir, mais je me mettrai corps et âme pour atteindre ce but, incha Allah, afin de laisser mes empreintes.
MASIWA : QUELLE EST VOTRE MÉTHODE DE TRAVAIL ?
M.S : C’est le dialogue, la concertation, et enfin l’exécution dans le cadre du respect.
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