L'armée comorienne dans la médina de la capitale d'Anjouan, Mutsamudu, samedi après-midi 20 octobre 2018. © YOUSSOUF IBRAHIM / AFP...
L'armée comorienne dans la médina de la capitale d'Anjouan, Mutsamudu, samedi après-midi 20 octobre 2018. © YOUSSOUF IBRAHIM / AFP |
Opinion libre : J’exprime dès l’abord ma profonde gratitude envers la population Anjounaise qui n’a pas suivi le mot d’ordre de la folie meurtrière de gouverneur SALAMI et ses acolytes. En effet, il y a lieu ici de faire le point de manière succincte et rétrospective sur la gestion de l’Etat Major face aux rebelles.
Effectivement, les hommes cagoulés et armés avaient pris en otage pendant cinq jours la ville de Mutsamudu. Ensuite, ce sont de groupuscules restreints de 40 personnes qui ne disposaient pas des munitions suffisantes et capables de résister longtemps. En toute logique, l’armée nationale sous la houlette de chef d’Etat Major devait battre le rappel pour neutraliser sans délai les rebelles afin que cette guérilla urbaine ne se produise jamais dans notre pays.
Néanmoins, l’Etat a temporisé et traîné beaucoup les pieds sur cette intervention musclée avec les assaillants. Cela dit que le président de la République AZALI ASSOUMANI a voulu à tout prix éviter des dégâts collatéraux et des pertes humaines considérables, c’est-à dire des civils innocents. Il n’aurait pas voulu que l’effusion de sang coulât à la Médina. Il a perdu dans cette dimension de vue que trop de sentiment tue l’amour. En bref, après une négociation relative à une trêve de 24 heures, les milices armés se refusaient à déposer les armes.
Dans cette optique, l’assaut devait, advienne que pourra, être mis en place pour confronter face à face avec les rebelles. Ce n’est pas le cas de figure mais l’armée nationale a laissé les insurgés se volatiliser dans la nature. Il a fallu attendre avec impatience le samedi pour intervenir, mais la montagne avait accouché d’une souris. Il peut s’agir d’une affaire grave de lourde conséquence dans les jours à venir !
Comment peut-on comprendre dans un état de guerre où des civils circulent librement dans la ville de Mutsamudu ? Pourquoi l’Etat comorien ne dispose pas d’un service de renseignement intérieur ?
Pour aller vite en besogne et pour éviter les verbiages, il me paraît saugrenue que le gouvernement comorien ayant les moyens de communications adaptés, à travers « Comores Télecom » ne parvient-il pas à intercepter et écouter les échanges interactionnels et téléphoniques des belligérants armés ? Il est à remarquer que les insurgés ont pu profiter les aller et retour des civils pour s’évader dans la nature. Ils sont saisis le bond la prière de vendredi pour entrer tranquillement chez eux.
Une chose est sûre, et il importe de prendre acte que tant que les civils détiennent les armes à Anjouan ; la paix et la stabilité sont aléatoires, et l’avenir de nos enfants sera en danger. Il est impératif d’appréhender les commanditaires pour qu’ils nous disent là où ils dissimulent les armes.
Je donne voix au chapitre que nous ne sommes pas à l’abri, et votre gestion gouvernementale n’a pas abouti à un résultat pérenne et salutaire. Tant que les armes ne sont pas ramassées, la paix sera de toute évidence fragile à Anjouan et cette capitale de Mutsamudu risquera un jour de se transformer en Kossovo et Burundi. Qu’Allah nous protège. L’absolu humain est celui qui se construit la paix et non pas la guerre. VIVE LA PAIX.
Azihar Abdou BACAR
Militant pour la paix
COMMENTAIRES