Des affrontements à l'arme automatique entre l'armée comorienne et des opposants au régime du président Azali Assoumani, mardi da...
Des affrontements à l'arme automatique entre l'armée comorienne et des opposants au régime du président Azali Assoumani, mardi dans l'île comorienne d'Anjouan, ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, ont annoncé des habitants de la capitale de cette île, Mutsamudu.
Un homme, "Ben Ahmed, a été tué, mais son corps n'est pas arrivé ici, il a une femme à Mutsamudu", la capitale d'Anjouan, a déclaré Maturafi, un habitant du village de Sima, dans l'ouest d'Anjouan, joint au téléphone par l'AFP.
Plusieurs sources ont fait état d'un autre mort dans le village voisin de Milembeni, mais l'AFP n'a pu obtenir confirmation de cette information dans l'immédiat.
Au deuxième jour des affrontements, une coalition de six partis, "Amani y'a Comores", estime dans un communiqué que "cette situation est l'aboutissement prévisible des mesures d'intimidation" et du "bafouement sans précédent des libertés démocratiques (du) régime d'Azali Assoumani".
La coalition a dénoncé une "logique de répression aveugle", un "discours de haine", ainsi qu'"une forte obsession de vouloir manipuler les instruments de l'État pour des intérêts purement égoïstes et claniques".
Sur fond de vives tensions politiques depuis des mois, les premiers incidents avaient éclaté lundi lorsque des protestataires ont érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, considérée comme un fief de l'opposition.
Au terme d'une journée de violences, les autorités, qui accusent le parti Juwa d'être à l'origine des troubles, y avaient imposé lundi soir un couvre-feu pour toute la nuit.
Mais les tirs ont repris dès le lever du jour autour de la médina de la ville, selon plusieurs témoignages recueillis au téléphone par l'AFP depuis la capitale de l'archipel, Moroni.
Des témoins ont affirmé à l'AFP que certains des protestataires étaient équipés d'armes automatiques.
"Ils sont cagoulés, ils portent des uniformes militaires et occupent la médina, sur les terrasses", a confié l'un d'eux, un ancien militaire qui a requis l'anonymat. "Les forces de l'ordre n'osent pas y pénétrer, ils seraient trop exposés et se feraient tirer comme des pigeons".
L'armée a occupé mardi matin les principales entrées de la médina, selon plusieurs habitants. La ville est totalement paralysée depuis lundi. Les voitures y sont rares, même si les barrages ont été levés, une majorité de commerces fermés et la majorité de la population restait cloîtrée chez elle.
"On n'a pas dormi de toute la nuit de crainte que la ville ne s'embrase", a confié un habitant sous couvert d'anonymat. "On a vraiment peur", a ajouté un autre.
Dans la soirée, on parle officiellement de deux personnes mortes suite aux échanges de tirs nourris entre manifestants et forces de l'ordre à Mutsamudu. Quatre personnes sont blessées. La médina est sous contrôle.
COMMENTAIRES