À la terre de mes ancêtres, au peuple des Comores ! J’ai quitté mon pays, ma maison…, comme dirait un certain Enrico Macias. C...
J’ai quitté mon pays, ma maison…, comme dirait un certain Enrico Macias.
Comores, ô mon amour, je t’ai tant aimé mais j’ai dû te quitter, hélas !
Il fut un temps, j’aimais beaucoup ce pays, mon pays, que j’aime encore.
Lorsque je pense à ce qui se passe en ce moment chez moi, à Anjouan, à Mutsamudu, des larmes montent à mes yeux, j’éclate en sanglots, j’ai le cœur serré.
Aussi loin que je sois, loin du sol de mes ancêtres, les sultans batailleurs, j’aime encore ce pays.
J’aurais aimé vivre une belle nostalgie, hélas, depuis ma jeunesse, je n’ai connu ou entendu que des souffrances, que des coups et rien ne me consolera, tant que ces îles aux parfums de l’Ylang-Ylang et de la vanille sentiront encore le soufre.
Ô enfance dorée où es-tu passé ?
Quand je pense à toi, mon cœur saigne de douleurs et de crispations.
J’aurais aimé t’admirer, apprendre à Allan, à Sophiane devenu adulte, ô combien le pays de papi et mamie est beau !
Il fut un temps, jours comme nuits, j’ai vécu mon enfance dans la sérénité, dans la paix, dans l’apaisement !
Il fut un temps, je pensais naïvement que le pays de mes ancêtres était le seul pays paradisiaque au monde ! Hélas, que nenni !
Comores, je garde encore l’espoir que demain, tu illumineras l’univers, qu’avec mes enfants, nous pourrons t’admirer, tel un diamant luisant dans son écrin.
Mère, là-haut où tu te trouves, prie à ce que ton pays que tu as tant aimé, que tu as tant chéri, que tu as tant servi, redevienne le pays de rêve où nous avons espéré y vivre !
Mon enfance, je l’ai toujours vécue dans la joie, dans la gaieté, dans les fous rires.
Aujourd’hui, c’est un cri d’alarme, un cri de rage, de colère…un cri d’amour que je lance pour que le pays de mes ancêtres retrouve sa joie de vivre, son espérance, son calme, sa vie, son oxygène !
N’épuisez pas votre énergie pour la haine, épuisez-la pour l’amour, pour la paix, pour la réconciliation, pour le partage !
Aussi loin que je me trouve, je sens le cœur des Comores palpiter encore un peu, s’effondrer petit à petit.
Pitié ! Ne laissez pas ce pays partir, ne laissez pas ce pays, s’effriter, se mourir.
Soyez l’oxygène de cette patrie qui mérite mieux !
Aujourd’hui, je pleure encore ces âmes qui n’avaient demandé qu’à vivre.
J’ai encore l’espoir qu’un jour, la terre de mes ancêtres reprendra son souffle, que je pourrai un jour toucher cette terre, respirer son parfum, et mon cœur s’apaisera.
Je vois encore dans mes rêves, ce festival de violences, de coups aux senteurs de soufre.
Peuple des Comores, ceci est un message d’amour, mais aussi de douleur !
Je ne rêverais pas de déposer une gerbe sur ta tombe, mais hisser le drapeau dans tes édifices !
Soyez Comores, et non comme morts !
Malika SALIM-LOUEY
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