Kamal Abdallah Lettre ouverte à Monsieur le Président de l'Union des Comores : Colonel AZALI Assoumani Lorsque vous avez pris l...
Kamal Abdallah |
Lettre ouverte à Monsieur le Président de l'Union des Comores : Colonel AZALI Assoumani
Lorsque vous avez pris le pouvoir de notre cher pays les Comores, vous avez choisi d’être le père d’une Nation d’un peu moins de 1 million d'habitants qui attendaient énormément de vous, moi y compris, puisque vous savez très bien que j'étais un artisan de votre victoire en créant le Front Républicain Je voudrais avant d'aller au principal vous rappeler l'Article 19 de la Déclaration des Droits de l'Homme " Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »
Le contexte actuel dans lequel nous évoluons est un contexte de terreur ou la liberté d’expression n’est pas respectée, les lois ignorées et pire, dans certains cas, les droits de l’homme carrément bafoués.
J’ai alors pensé que, vous montrer à travers trois points les raisons pour lesquelles je suis fièr d'être le Chef de l'opposition, vous rappelleront peut être le rôle que vous avez envers tous les Comoriens. La vérité est une notion très importante pour moi, Le plus important pour un Dirigeant c'est l’honnêteté, la générosité et la compassion .
Aujourd'hui vous avez marqué l'histoire par cette incroyable décision où vous bafouez la Constitution, le vote du peuple, vous ramenez l'image de l'Armée Comorienne à celle où elle sert les intérêts de quelques gredins.Vous êtes l'exemple de ces politiques hypocrites, vils , sans morales ni scrupules pour réussir. Le fait qu’aujourd’hui, des dizaines de citoyens soient privés de liberté, par votre seule volonté, mon sentiment d'être un homme politique, de défendre ses idées, ses convictions avec force et œuvrer pour l’intérêt de la Nation c’est ce qui me rends heureux.Monsieur le Président, je n’approuve évidemment pas vos méthodes anti-démocratiques et je ne comprends pas la détention de mes collègues.
Votre stratégie de mise en pièce de l’opposition politique comorienne est admirable et mérite, sans nul doute, d'être notée. Après tout, au vu du nombre d’années que vous avez passées vous même étant opposant , personne n’est mieux placé pour savoir sur quelles zone est-ce qu’il faut faire pression le plus fort pour faire lâcher l’adversaire.
Avoir un sens de l’organisation, être méthodique et utiliser son expérience/s’en servir pour affaiblir le concurrent n’est pas chose aisée et nécessite une certaine intelligence et vous êtes indéniablement un homme très intelligent, chapeau!
Monsieur le Président, la culture de la Paix ne s’accommode pas de propos va-t-en-guerre et d’actes de provocation. Un peuple qui, vous avez dû le constater, à l’exception de ceux qui ont pris quelque jetons pour vous suivre ou qui ont dû le faire parce que leurs fonctions les y obligent, a déjà rendu sa sentence par rapport à vous . Le terrorisme n’est pas une menace de façade. C’est une menace réelle qui fait peur aux Etats les plus puissants du monde. Les Comores ne peuvent pas être plus prétentieux que la France ou les Etats Unis dans ce domaine.
Soyons par conséquent sérieux, gardons les pieds sur terre et abandonnons les discours et les actes qui sont de nature à mettre la vie de nos compatriotes en danger. La paix que vous prétendez cultiver ne s’accommode pas de propos-va-t-en-guerre, encore moins d’actes de provocation. Je vous dirais que je vois dans cette frénésie incompréhensible à provoquer le peuple et l'opposition, la volonté de créer les conditions d’un jeu politique trouble. Vous n'aviez aucun moyen de gagner les élections futures si vous vous conformiez aux règles du jeu démocratique telles qu’elles sont édictées par les lois de notre pays, en l’occurrence le Code électoral.
Oui votre stratégie consisterait à diriger le regard de nos compatriotes vers des questions plus préoccupantes, le temps que l’architecture institutionnelle vous permettant de gagner les élections sans coup férir se mette en place. Aujourd'hui il me reste une issue la mise en place d'un Gouvernement en exil , nous verrons si la Communauté Internationale , confirme ses demandes précises pour que notre Pays redevienne la terre de la Démocratie, une République laïque pour éviter de devenir une cible des ultras .
Kamal Abdallah
COMMENTAIRES