El-Amine Souef et l’Ambassadrice de France A cause d’un différend, la France refuse de délivrer des visas aux étudiants comoriens pou...
El-Amine Souef et l’Ambassadrice de France |
La France refuse de délivrer des visas aux ressortissants comoriens, sauf pour des raisons médicales. Environ 300 étudiants qui souhaitaient poursuivre leurs études en France métropolitaine, se retrouvent bloqués.
Said Ahamada, député LREM des quartiers Nord de Marseille et Comorien d’origine, a demandé la levée de cette suspension.
« C’est très compliqué de parler avec des étudiants car ils ont peur de s’exprimer. » Voici dans quelle situation se retrouvent environ 300 étudiants originaires des Comores. L' ambassade de France aux Comores a suspendu jusqu’à nouvel ordre la délivrance de tous les visas demandés par les ressortissants comorien.
Aucune raison officielle n’a été donnée, même si les questions de migrations semblent en être la cause. Dès lors, impossible pour ces 300 étudiants d’obtenir un visa pour venir étudier en France.
« Les étudiants ne veulent pas trop s’exprimer, ils ont peur de parler. Ils ont peur des réactions et de ne pas obtenir de visas », explique une membre du collectif des étudiants étrangers à Mayotte, qui préfère garde l’anonymat. Même s’ils sont acceptés dans une université ou dans une école, impossible pour eux d’obtenir le sésame qui leur permettra de venir en métropole. « Pour les étudiants Comoriens il n’y a aucune solution. Ni d’étudier en France métropolitaine, ni à Mayotte », précise-t-elle.
Situation complexe
Avec son collectif, ils ont bien tenté de trouver des solutions, en vain. « Nous avons envoyé des mails à la préfecture pour avoir des audiences mais nous n’avons jamais eu de contacts. Nous avons envoyé une lettre au préfet, nous avons parlé avec le conseiller du ministre mais rien n’a changé », regrette la militante.
Pour toutes ces raisons, Saïd Ahamada, député LREM des quartiers Nord et Comoriens d’origine, a appelé à la levée de la suspension des visas étudiants pour les Comores, dans un communiqué de presse. « Il s’agit d’un contentieux entre la France et les Comores sur la question de Mayotte. Les seules exceptions concernent des raisons médicales mais pas pour les études, ce qui n’est pas juste pour les étudiants », explique-t-il à 20 Minutes.
L’avenir des jeunes hypothéqué
« Il s’agit d’un conflit ponctuel qui pourrait hypothéquer les études et donc l’avenir de bon nombre de jeunes, regrette le député. Je ne comprends pas qu’à l’heure où l’on veut développer la francophonie, on bloque les procédures d’inscriptions à l’université de certains étudiants. D’autant plus qu’il s’agit d’une immigration "haut de gamme", pour obtenir leurs visas, les étudiants doivent être inscrits dans une université, ou une grande école, et prouver qu’ils ont les moyens de vivre en France. »
Derrière cette problématique, pointent d’autres considérations culturelles et sécuritaires. Faute de pouvoir étudier en France, les étudiants pourraient aller ailleurs et rejoindre des pays arabes ou des thèses radicales circulent. « Mon communiqué vise à enfoncer le clou pour ceux qui hésiteraient encore. Mais je suis optimiste quant à l’issu de cette histoire », confie Saïd Ahamada.
Par Adrien Max ©20Minutes
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