Jusqu’à preuve du contraire, Said Larifou n’a pas volé mais commis des fautes de gestion, et a notamment péché par un attentisme fort dom...
Jusqu’à preuve du contraire, Said Larifou n’a pas volé mais commis des fautes de gestion, et a notamment péché par un attentisme fort dommageable par rapport obligations fiscales. Était-il en situation de faire autrement ?
Certes, quand on fait de la politique on doit être irréprochable, et nous n’allons pas dire que ces manquements ne sont rien.
Cependant, n’ayons pas la mémoire courte, doublée de l’ingratitude, en plus de l’indécence de se réjouir de l’humiliation d’autrui, de l’excès envers qui que ce soit.
Said Larifou était il y a quelques années à la tête d’un cabinet d’avocat florissant et sans histoire, bâtonnier adjoint au barreau de Saint Pierre de La Réunion, jusqu’à ce qu’il soit injustement mis en captivité des mois durant par les Présidents Azali et Sambi, chacun à son tour. Il est sorti de ces épreuves de lutte pour la démocratie aux Comores ruinés, en plus des séquelles physiques.
Ses fautes fiscales et ses choix politiques précipités sont certainement les conséquences de cette longue traversée du désert.
Au-delà des liens, nous sommes de ceux qui estiment devoir de la reconnaissance aux combattants des justes causes. Quand Said Larifou s’est jeté dans la bataille pour le peuple comorien contre les autoritarismes, il n’y avait pas de richesses à accaparer mais des coups à prendre. Il les a pris pour beaucoup. Il fut mainte fois privé de victoires politiques pourtant acquises dans les urnes.
Ne nous comportons pas en charognards !
Nous avons une dette morale envers Said Larifou. Au nom de cette dette, nous pouvons être critiques envers lui, mais pas affabulateur. Son image est entachée mais par humanisme et en reconnaissance de ses sacrifices, souhaitons que sa famille et lui-même puissent retrouver là sérénité ; qu’il répare ce qui doit l’être et rebondisse dans la vie publique comorienne pour le meilleur, enrichi par ces épreuves inshallah. Ce qui ne vous brise pas vous rend plus fort.
Par Amine Chaehoi
Par Amine Chaehoi
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