Comores : rassemblement de l’Union de l’opposition à Champ-Fleuri (Ile de la Réunion) Samedi dernier, le parvis des Droits de l’Homme...
Comores : rassemblement de l’Union de l’opposition à Champ-Fleuri (Ile de la Réunion)
Samedi dernier, le parvis des Droits de l’Homme a été le théâtre d’un rassemblement organisé sous l’égide de l’Union de l’opposition des Comores. Au cœur de cette manifestation, un double objectif : d’une part, sensibiliser l’opinion réunionnaise sur la situation qui prévaut dans l’archipel des Comores et d’autre part, accentuer la mobilisation afin « d’amener l’actuel président à un ressaisissement aux fins d’apaisement et d’assainissement du pays ». Ce qui implique selon les opposants la satisfaction de mesures, au centre des discussions menées actuellement, par l’Union Africaine et le président Azali.
La semaine dernière, une mission de l’Union africaine s’est rendue aux Comores suite à l’aggravation de la situation politique dans l’archipel. Samedi, la diaspora comorienne en Afrique et en Europe a organisé des rassemblements, notamment à Marseille et Paris, pour demander le retour à la normale dans son pays d’origine. La Réunion a apporté sa contribution à cette mobilisation, avec un rassemblement organisé au Parvis des droits de l’homme à Champ-Fleuri.
« Nous exigeons la libération immédiate de l’ensemble des prisonniers : politiques, économiques, religieux, et sociaux. Car, toutes ces personnes ont été victimes de l’arbitraire, jetées en prison sans jugement d’un tribunal. Contrairement à ce que prétend l’actuel président, ces personnes ne sont pas des prisonniers de Droit Commun mais ont bel et bien été incarcérées du fait de leur statut d’opposant à la dictature qu’il a installée aux Comores » !
C’est, en ces termes, que Jimmy Adam, a entamé son allocution, samedi dernier, face à une assistance composée d’une centaine de personnes ayant accepté de répondre à l’appel lancé par l’Union de l’Opposition, composée des représentants des trois îles de l’archipel des Comores. (Voir An plis ka Sa). Un public lui aussi représentatif de l’archipel et, qui à l’instar de toute la diaspora comorienne de France, d’Afrique, de Madagascar, entendait en ce jour, manifester ouvertement son soutien à la démarche entamée par l’Union de l’Opposition des Comores . Une démarche qui est passée par la dénonciation d’un certain nombre de griefs imputés à l’actuel président, accusé de « s’être accaparé le pouvoir en incarcérant l’ancien président et les militants du Parti qui l’avaient, pourtant, conduit à la victoire et de ce fait avoir trompé le peuple ».
Pour un « retour à l’apaisement »
Et, Jimmy Adam d’interpeller publiquement [next] l’actuel président en ces termes :
« Vous pouvez éliminer le Parti Juwa, emprisonner tout le monde. Mais, nous sommes un serpent à multiples têtes. Nous redoublerons de vigilance pour que le volcan qui, chez nous est, en ébullition n’emporte pas notre peuple et ne compromette pas l’avenir de notre pays. Vous devez vous ressaisir ! », a poursuivi le docteur Adam qui a accusé l’actuel président « d’avoir transformé l’actuelle Constitution des Comores pour asseoir et consolider son régime dictatorial. Résultat : des radios ont été fermées, des gens sont interdits de fréquenter les mosquées, principalement le vendredi, pour sortir du pays, pour le moindre fait et geste, il faut demander son autorisation. C’est inadmissible ! »a continué l’interlocuteur en dénonçant « le régime de terreur » qui prévaudrait, selon lui, aux Comores.
D’où, a-t-il martelé « la nécessité pour l’actuel président de se ressaisir raison, il doit cesser toutes mesures coercitives. Les Comoriens sont pacifiques mais, attention, le volcan qui est en ébullition chez nous, menacer et d’engendrer bien des troubles dont le président portera l’ensemble des responsabilités. L’Union de l’Opposition ne veut pas de bain de sang aux Comores. Simplement un retour à l’apaisement et à l’assainissement de notre pays. Ce qui implique la nécessité de satisfaire les quatre mesures que nous préconisons pour sortir notre pays de la dictature établie. Nous souhaitons un retour à la Paix, à la Démocratie afin d’amorcer un développement pérenne de notre pays », a conclu le Docteur Jimmy Adam, qui avant son intervention, avait demandé que l’assistance observe une minute de silence en solidarité avec les « prisonniers victimes de l’arbitraire du régime actuel ».
Un régime, également, dénoncé quelques minutes auparavant par les deux orateurs qui se sont succédé au micro : Abdoulbar Omar et Zuber Maholi. (Voir « Réactions »). Deux interventions supplémentaires pour un même objectif : condamner « la dictature établie aux Comores et demander un retour à l’apaisement ».
Réactions
Abdoulbar Omar : « Nous demandons, donc, à la COI de nous aider pour un retour à l’apaisement »
« Depuis deux ans, les Comores vivent une situation économique, sociale et politique très difficile (…). Grâce au soutien du président Sambi, l’actuel président a été porté au pouvoir. Or, ce dernier n’a eu de cesse d’instaurer un système dictatorial, il a transformé la maison de Sambi, délestée de tout mobilier, en prison et, en même temps, a jeté en prison tous les dirigeants du parti (…). C’est pour alerter l’opinion publique réunionnaise sur cette situation que l’Union de l’Opposition des Comores a appelé à ce rassemblement, participant, ainsi à cette journée de mobilisation internationale. L’Union de l’Opposition est représentative de l’archipel des Comores. Les Comores figurent dans l’Histoire se la population réunionnaise. Il faut qu’elle sache que le président Sambi a travaillé au développement du pays pendant son mandat, qu’il a fait du bon travail. Il a été victime de son succès, de sa popularité. Il a été mis en prison, réduit au silence tout comme les opposants au régime. Nous demandons, donc, à la COI de nous aider pour un retour à l’apaisement, à la démocratie aux Comores. Il serait dommage que le pays revienne aux temps des coups d’état. Il est donc impératif que l’actuel président se ressaisisse » , a déclaré, en substance, Abdoulbar Omar.
Zuber Maholi a expliqué le processus initié en vue d’un retour à la paix et à la démocratie aux Comores
« L’UA travaille pour ramener la paix aux Comores. Une délégation a entamé des discussions avec le régime actuel. Au centre de ces discussions, figurent, ces préconisations : apaisement et assainissement, mise en place d’un organe de concertation, autonomie des îles et réinstitution de la présidence tournante soumise à référendum, perspectives politiques ».
©Correspondant Témoignages.re / 24 septembre 2018
COMMENTAIRES