Après Ali Zamir en 2016, un autre comorien peut remporter cette année le Prix Senghor qui récompense de « jeunes » écrivains d’expressio...
Après Ali Zamir en 2016, un autre comorien peut remporter cette année le Prix Senghor qui récompense de « jeunes » écrivains d’expression française. Il s'agit de Touhfat Mouhtare-Mahamoud. Mais qui est cette jeune femme en lice pour décrocher ce trophée littéraire grâce à son roman "Vert cru".
"J’écris parce qu’écrire, c’est hurler de colère, de joie, de tristesse, d’indignation…en silence ". Cette phrase décrit la motivation de Touhfat Mouhtare-Mahamoud, cette jeune romancière comorienne en compétition pour le Prix Senghor du premier roman francophone et francophile. C'est son deuxième roman intitulé "Vert cru" qui est donc sélectionné parmi 10 autres pour ce prestigieux prix littéraire. Une sélection qui sonne comme une reconnaissance pour cette amoureuse de l'écriture. " C’est déjà une immense marque de reconnaissance de mon travail.
Quelque part, il existe des personnes qui ne sont ni de mon pays ni de mon continent et qui n’ont en commun avec moi que la langue dans laquelle je m’exprime, et qui sont sensibles à ce que je raconte et à la manière dont je le raconte", estime cette jeune femme d'une trentaine d'année. "Mon imaginaire, fortement imprégné de ma terre natale et de mes terres d’accueil, trouve un écho ailleurs. Cela signifie énormément pour moi, mais aussi pour les jeunes femmes en devenir qui voient leur imaginaire reconnu ailleurs dans le monde", ajoute avec fierté cette diplômée en langues, communication et publicité.
Entre Touhfat et l'écriture, c'est une histoire d'amour de longue date. Actuellement rédactrice en entreprise, elle a commencé à écrire depuis l'âge de 8 ans. "Quand mon instituteur de CM1 a proposé à ma classe d’imaginer la suite des faits divers relatés dans le journal télévisé. Il m’a permis de donner vie à mon imaginaire et de décrire la réalité avec mes mots.[next] Depuis, je n’ai jamais cessé d’écrire", se remémore cette écrivaine née en Grande-Comore mais qui vit en France. Depuis l'école primaire, elle explore son imagination pour le bien des lecteurs. "J’aime parler de ce qui se passe à l’intérieur des personnes. Regarder une personne dans la rue, une célébrité ou une personne âgée et imaginer son histoire, ce qui l’a amenée là où elle est. Le passage de l’enfance à l’âge adulte, les conflits qui nous déchirent à l’intérieur, les choix que nous avons dû faire, les rêves auxquels il a fallu renoncer, les ombres et les lumières", explique Touhfat qui considère l'écriture comme "l’assurance d’être écouté sans être interrompu".
Du haut de son expérience, celle qui a écrit aussi des contributions dans des revues littéraires et des ouvrages collectifs, ne manque pas de conseils pour les jeunes écrivains. "Je leur dirais de le faire en s’inspirant de leur univers immédiat, car c’est le plus fécond", conclut-elle. Nous lui souhaitons donc bonne chance pour la compétition.
Salwa Mag
Credit photo: Maoni Corner Pics
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