"J'ai passé du temps à me poser des questions et à creuser dans ma tête pour trouver la solution magique pouvant permettre aux C...
"J'ai passé du temps à me poser des questions et à creuser dans ma tête pour trouver la solution magique pouvant permettre aux Comores de se stabiliser et de se développer au même titre que les Seychelles et Maurice. Cette réflexion m'a conduit à certaines causes de notre situation politique actuelle mais aussi à des pistes de sortie de crise.
Les Comores marchent à reculons. C'est la conclusion à laquelle je suis arrivé. Et nous devons avoir le courage de le reconnaître. Des fois, nous arrivons à faire trois pas en avant. Toutes mes félicitations! Mais par la suite nous en faisons six en arrière. Quel malheur!Comment pouvons-nous nous développer dans de telles conditions? Sommes-nous sérieux?
Nous élisons des présidents qui viennent chacun avec leurs programmes élaborés la veille pendant le sommeil et qui ne réussissent pas à faire grand-chose pour le pays. Ils passent leur temps au pouvoir à s'enrichir et à enrichir leurs proches au détriment du peuple. Si d'aventure ils parviennent à lancer ne serait-ce qu'un seul projet prometteur, ce dernier fait l'objet d'un avortement tout comme un pauvre foetus dans le ventre d'une petite fille violée et engrossée et ce car les successeurs le jettent dans les oubliettes le plus vite possible de peur que le peuple ne pense encore à son initiateur.
Comme si ce premier désastre n'était pas suffisant pour détruire le pays, un autre phénomène novateur est en train de germer et consiste à discréditer les anciens chefs de l'Etat en les accusant de détournement de fonds publics. Nous voyons donc d'anciens présidents placés en résidence surveillée et ensuite mis sous mandat de dépôt comme s'ils étaient les seuls à blâmer.
Il est clair que ce phénomène inédit ne se limitera pas à ce régime précis mais continuera son chemin en guise de revanche dans les années à venir, raison pour laquelle certains cherchent à s'éterniser au pouvoir pour se prémunir d'une telle catastrophe.
Pensons-nous vraiment que ce soit la façon la plus idoine de diriger un pays? Réaliserons-nous le développement avec une telle stratégie? Combien de temps encore pouvons-nous sacrifier pour nous livrer à de telles futilités? Acceptons-nous [next] d'être éternellement condamnés à repartir à zéro? Est-ce vraiment notre réalité que nous ne pouvons pas voir plus loin que le bout de nos nez?
Je crois dur comme fer que notre pays a besoin de véritables changements. Et il convient de rappeler qu'un élu ne devient pas propriétaire des Comores. Il n'est qu'un dépositaire temporaire de pouvoirs bien définis pour réaliser un programme vendu au peuple lors d'une campagne électorale. Nous nous devons donc de responsabiliser nos dirigeants.
Concernant le manque de suivi dans les projets lancés par les différents régimes mais qui font long feu, il faut au plus vite doter notre pays d'un plan de développement national qui s'imposera à tous les présidents et qui définira les besoins du pays ainsi que le calendrier pour la réalisation de tous ces besoins.
Ainsi donc, les candidats n'auront plus à présenter ou à défendre de programmes personnels lors des campagnes électorales. Ils s'évertueront seulement à demontrer qu'ils sont les mieux placés et les plus à même de mettre en oeuvre le programme national le plus fidèlement possible.
Pour s'assurer de la réussite de ce plan, nous aurons aussi besoin d'une structure soit déjà existante ou à créer pour suivre et contrôler la mise en oeuvre de ce plan national. Cette structure aura tous les moyens nécessaires pour ne pas avoir à dépendre du gouvernement. Et si besoin est, elle devra pouvoir poursuivre les présidents pour entêtement et non respect du plan.
Par rapport à ces punitions que commencent à s'infliger les politiciens en vue de se neutraliser, il va falloir garantir une indépendance réelle de la justice et couper toutes relations de cette dernière avec le gouvernement sous peine de sanctions très sévères.
Notre pays va mal. Et aucun espoir ne se profile à l'horizon. Nous ne devons pas compter sur des dirigeants qui donnent l'impression de croire que nous avons toute la vie pour construire notre pays.
Le peuple doit imposer ces changements par tous les moyens légaux que nous connaissons tous. Les assises nationales et les changements de Constitution doivent désormais être l'apanage du peuple et non des dirigeants qui en abusent pour leurs intérêts personnels."
Babayou Houmadi
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