Le joueur d'origine comorienne n'a pas laissé passer le second wagon cet été lorsque Poyet l'a titularisé lors des matches de ...
Le joueur d'origine comorienne n'a pas laissé passer le second wagon cet été lorsque Poyet l'a titularisé lors des matches de préparation. ©PHOTO T. V. |
Milieu de terrain depuis toujours, Zaydou Youssouf a su se convaincre qu’il pouvait jouer ailier, selon les vœux de Poyet. Il a bien commencé, en marquant le but de la victoire à Ventspils.
« Sud Ouest » Vous êtes donc un bon tireur de coups francs ?
Zaydou Youssouf Oui. Mais je me suis fait chambrer car la veille, à l’entraînement, je n’avais pas beaucoup cadré ! Je cherchais vraiment le bon geste. En match je me suis concentré, le ballon est bien parti. Le gardien était un peu décalé, c’est rentré. J’ai toujours tiré et je marquais parfois en U17 et U19, moins avec la réserve.
Vous vous êtes convaincu que vous pouviez jouer ailier ?
Oui mais ce poste n’est pas facile. Je me sens mieux en relayeur au milieu car j’ai toujours évolué là. Gustavo Poyet estimait que j’étais plus fait pour jouer sur un côté. J’essaie donc de donner le meilleur de moi-même, quel que soit l’endroit où l’on me mette que ce soit à droite, à gauche en pointe. Je commence à m’habituer. J’espère qu’au fil du temps, je pourrais m’épanouir à ce poste.
Vous avez toujours joué milieu. Qui vous inspirait ?
Je m’inspirais de Yoann Gourcuff. Ce qu’il faisait était énorme. Mais surtout de Zidane et Ronaldinho. Chez les jeunes, la roulette était mon geste préféré. C’est un beau geste, qui permet de vite enchaîner derrière. Mais chez les pros, j’évite d’en tenter…
Devenir ailier a-t-il exigé que vous transformiez votre jeu ?
Oui. Dans l’axe, on est dans le cœur du jeu, [next] il faut être toujours en mouvement, disponible tout le temps. On touche souvent la balle. Sur un côté, on peut passer 5 minutes sans voir le ballon. Je n’ai pas l’habitude et c’est un peu frustrant. Il a fallu que je gagne en vitesse, en force de percussion. On a besoin de ça car on se retrouve toujours en un contre un. Il faut éliminer, frapper ou centrer. Être efficace. Je travaille avec Eric Bédouet ma vivacité sur les appuis, ma puissance.
Comment avez-vous vécu le début de la saison dernière où vous ne jouiez que les fins de match ?
Je trouvais que je n’avais pas assez de temps pour m’exprimer. C’était un peu frustrant à chaque fois de ne rentrer que cinq minutes car je voulais vraiment montrer ce que je savais faire. En deux minutes, cinq minutes, c’était difficile. Mais je n’ai jamais lâché. Je prends ce que l’on me donne.
Que vous a dit Eric Bédouet quand il vous a lancé contre Nantes ?
J’arrive aux vestiaires au Haillan la veille du match. Il me dit : « il faut que je te parle. » J’étais surpris. Il m’annonce qu’il entend me faire démarrer en ailier droit et me demande si je peux jouer à ce poste. Je lui réponds : « pas de problème, je donnerai le maximum. » C’était un match difficile, parce que le club se trouvait dans une situation de petite crise. On n’avait pas le droit à l’erreur mais tout s’est bien passé pour moi.
Vous dites-vous que cette fois, c’est bien parti ?
Oui, je me disais que je n’aurais pas de deuxième chance. La saison dernière, ça n’a pas trop payé. Il y a eu le changement de coach et le match d’après (Lyon), j’étais à nouveau sur le banc.
C’était difficile de revenir en arrière ?
Oui, j’avais plutôt fait un bon match contre Nantes. J’imaginais que j’allais entrer dans la rotation et devenir important pour l’équipe. Au final, cela n’a pas trop changé. Mais c’était difficile de prendre la place de Malcom. J’espérais entrer en jeu plus tôt dans les matches. J’ai fait avec.
Poyet vous reprochait de ne pas être efficace dans le repli ?
Le coach demande de bien défendre. Mais quand on est ailier, la première chose à laquelle on pense, c’est attaquer, être décisif. Et il tient vraiment à ce qu’on l’assure nos tâches défensives. C’est compliqué, ça demande beaucoup d’efforts. Cela nous fait parfois perdre en lucidité en phase offensive.
Partir à Valence, cet été, cela vous a tenté ?
Oui, car je trouvais que ma situation n’évoluait pas tant que ça. Je n’avais pas l’impression que l’on comptait sur moi. On me disait le contraire mais les actes ne suivaient pas. Je jouais surtout avec la réserve. Je me suis dit que ce serait peut-être une bonne chose d’aller voir ailleurs pour m’épanouir. Mais le président n’a pas voulu. Il a assuré que le club tenait à ses jeunes, qu’il avait un projet avec eux. Cela m’a convaincu, ainsi que mon entourage. Pour l’instant, ça se passe bien.
Bordeaux cherche le remplaçant de Malcom…
Mais il faut bien un remplaçant à Malcom. Moi je suis là. La concurrence fait partie du jeu, fatalement, je ne pouvais pas rester seul au poste. Il faut se qualifier jeudi contre Ventspils. Plus on aura de matches, plus il y aura du temps de jeu.
Par Thierry Vautrat ©sudouest.fr
Par Thierry Vautrat ©sudouest.fr
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