Le pays me désespère. Vraiment. Nous sommes nombreux à porter un idéal. Un pays qui respecte les règles républicaines, un Etat qui respec...
Le pays me désespère. Vraiment. Nous sommes nombreux à porter un idéal. Un pays qui respecte les règles républicaines, un Etat qui respecte sa population et qui ne fait pas de distinguo sur l origine, la croyance religieuse ou le sexe.
A dire vrai, j'ai toujours rêvé d'une séparation de l'État et de la religion. C'est un vieux rêve que je caresse depuis longtemps. Je me rends que je dois encore (alors que nous sommes à l'aube d'une révision constitutionnelle) renoncer à un rêve. Et pire encore, notre population va aujourd'hui être " catégorisée".
Le pays me fait peur. Un haut représentant de l'Etat ne peut pas stigmatiser une communauté ou une minorité religieuse.
Plus les jours passent, plus je me rends compte que le combat est peut être perdu. Que des politiques jouent la carte de la peur, me chagrinent. Que des politiques laissent passer cela, me fend le coeur.
Je rêvais d'un pays dans lequel, chaque comorien se sentirais à son aise. Peu importe sa confession, peu importe son sexe, son origine.
Et j'assiste, éberluée, à un déferlement de haine. La haine est hissée au sommet et déversée au peuple via des micro, des radios, des journaux, des directs live sur Facebook. Dans le silence complice de certains politiciens qui nous juraient, hier, la main sur le coeur, être attachés à la liberté de conscience.
Des politiciens qui hier, nous juraient être Unionistes, parce que convaincus que divisé, ce pays n'ira nulle part. Dieu protège ce pays.
Mais pendant que les gens ( dont je suis) s'égosillent sur Facebook, le pays agonise.
Par Faïza Soulé Youssouf
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