Depuis le 10 mai, la terre tremble à Mayotte. Depuis presque trois semaines, l’ensemble d’îles situées sur l’archipel des Comores vit au ry...
Depuis le 10 mai, la terre tremble à Mayotte. Depuis presque trois semaines, l’ensemble d’îles situées sur l’archipel des Comores vit au rythme des secousses sismiques.
Ce sont près de 700 micro-séismes, dont une soixantaine que la population a ressenti depuis mi-mai. Il y a eu quelques secousses importantes notamment le 10 mai à 8h14 – heure locale –, une le 15 mai un peu avant 19h. La magnitude atteinte de ce séisme a été celle la plus forte jamais enregistrée dans l’archipel des Comores avec 5,8 sur l’échelle de Richter. Il y a eu 3 blessé.e.s graves.
Puis le 21 mai, à minuit, la magnitude était redescendue à 5,5. Enfin le plus récent s’est produit mercredi 30 mai à 22h11. Si Mayotte est dans une zone de sismicité dite modérée – par comparaison, le territoire de Belfort ou encore les Pyrénées sont des zones dites de sismicité modérée, la Guadeloupe et la Martinique dans des zones de sismicité forte –, les habitantes et habitants sont inquiets. Voire pire : impuissantes et impuissants, peu informés, ils adoptent des comportements qui les mettent en danger comme le souligne Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte.
C’est notamment pour protéger la population, qui vit dans des habitations précaires qu’il a d’ailleurs demandé lors d’une séance au palais du Luxembourg « dans quelle mesure il serait possible de mettre en place des moyens exceptionnels d’urgence ? »
DE NOMBREUSES DIFFICULTÉS
Les propriétaires doivent faire constater les dommages subis à un expert. « Peu de familles ont en réalité les moyens financiers de faire réaliser cette expertise et le cas échéant de se reloger », a pointé Thani Mohamed Soilihi, lors d’une séance publique, ainsi que les risques d’une crise majeure déclenchée dans ce département, déjà en proie à de nombreuses difficultés.
Département le plus pauvre de France, Mayotte a connu des mouvements de revendications sociales très forts en 2016. En mars dernier, une grève générale a également paralysé les îles, en proie à des problèmes persistants de chômage, de services publics qui ne fonctionnent pas assez bien et à l’indifférence de l’Etat.
Le préfet a précisé dans un communiqué que les secousses sont difficilement prévisibles. Cela tient à la nature de ce phénomène naturel, qualifié d’ « essaim sismique ». C’est en effet une succession de séismes, souvent de magnitude modérée, mais dont il est difficile de prévoir la durée.
Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, a assuré qu’elle prendrait des mesures notamment pour rassurer la population mahoraise, dont le déploiement dès vendredi 1er juin d’une d’expertise interservices composée notamment « de la sécurité civile et de scientifiques spécialistes en sismologie ». Des expertises seront effectuées sur les bâtiments ayant subi des dégâts.
En attendant l’arrivée de la mission, une adresse mail (seisme@mayotte.pref.gouv.fr) a été mise en place pour répondre aux questions des habitantes et habitants, comme indiqué dans le communiqué de presse en date du 29 mai. « Cette adresse ne se substitue pas à la nécessité des habitants de signaler aux mairies les dégâts constatés sur les bâtiments et dans les sols », y est-il également précisé.
Photo : Mamoudzou, ville principale
Crédits : David Stanley/ municipalité de Mamoudzou
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