Interview avec le docteur Abdou Katibou publié aujourd'hui par Alfajr 1) Comment jugez-vous les deux ans du Président Azali ? ...
Interview avec le docteur Abdou Katibou publié aujourd'hui par Alfajr
J'ai un regard extrêmement positif pour ces deux ans de pouvoir. En effet, au cours de cette période, on a constaté que le Président s’attelle à poser les jalons de l’émergence.
Les chantiers initiés par ce gouvernement sont si nombreux et sont de nature à structurer et à redynamiser, à long et à court terme, l’économie comorienne. Avant 2016, la croissance économique était si faible et oscillait en dents de scie entre 0 et 2 %, alors que le taux de croissance démographique était relativement fort et avoisinait les 2,5 %. Pareille situation est propice à une hausse conséquente des taux de chômage, de pauvreté et surtout des inégalités.
Les chantiers initiés par ce gouvernement sont si nombreux et sont de nature à structurer et à redynamiser, à long et à court terme, l’économie comorienne. Avant 2016, la croissance économique était si faible et oscillait en dents de scie entre 0 et 2 %, alors que le taux de croissance démographique était relativement fort et avoisinait les 2,5 %. Pareille situation est propice à une hausse conséquente des taux de chômage, de pauvreté et surtout des inégalités.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Azali, les indicateurs macroéconomiques et socioéconomiques s’améliorent davantage, comme en témoignent les données publiées par nos partenaires au développement. Le taux de croissance économique ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre et s’approche de l’objectif de 6 % fixé par le SCA2D. En effet, de 2, 2 % en 2016, le taux de croissance économique est estimé à plus de 3 % en 2017, et les prévisions montrent que les Comores pourront connaître une croissance dépassant les 4 % en 2018.
Les fruits de cette reprise économique sont nombreux et toute la population en tire profit : paiements réguliers des salaires sans aides budgétaires ni argents de la citoyenneté économique, stabilité énergétique, réfection des routes, baisse des prix des produits de première nécessité tels que le Riz, essence, …
2 ) L’émergence est-elle une illusion ou une réalité ?
Autant, nous croyons au génie comorien, autant nous croyons à la volonté du Président Azali visant à léguer aux générations futures un avenir radieux. La stratégie de développement initiée par le gouvernement actuel nous pousse à croire que l’émergence des Comores à l’horizon 2030 n’est pas une illusion. D’aucuns pensent que c’est une folie de croire à l’émergence, mais point de génie sans grain de folie ! disait l’autre. Certes c’est un défi titanesque, voire himalayesque, mais relevable. Les raisons de cet optimisme sont si nombreuses.
On peut citer entre autres : la résolution de la crise énergétique ; la part ( 30 % du budget ) alloué à l’investissement public par les lois de finances des années 2017 -2018 ; les chantiers de route : plus de 400 km / 900km de réseaux routiers sont en travaux; la politique visant à améliorer la connectivité maritime et aérienne ; la relance du tourisme (construction du Galawa, agrandissement de l’Hôtel Itsandra, ouverture aérienne.. ) ; la politique de lutte contre la corruption qui se traduit par une hausse continuelle des recettes étatiques …
Incontestablement, le chemin menant à l’émergence est longue et semé d’embuches et donc des efforts sont nécessaires pour arriver à bon port. A cet égard, nous devons privilégier les initiatives de développement au détriment de la politique politicienne. Ainsi l’insularisme et le régionalisme utilisés comme des instruments perfides par certains politiciens en manque d’imagination et qui n’ont que le verbe pour leurrer les Comoriens, plus particulièrement ceux d’en bas, devraient être bannis.
3) Des milliers de jeunes sont inactifs, quelles solutions préconisez-vous pour lutter contre le fléau du chômage ?
Au cours de 42 ans d’indépendance, nous avons connu une situation très difficile caractérisée par une croissance économique faible (1,2 % en moyenne) largement dépassée par la croissance démographique ( 2,7% en moyenne). Les autorités précédentes avaient tendance à berner les jeunes comoriens en les faisant croire que la fonction publique était la solution magique pour lutter contre leur inactivité ; or celle-ci est, depuis longtemps, saturée avec moins de 13 000 fonctionnaires.
Pour des raisons électorales, des contrats ont été signés et des jeunes ont été recrutés à des postes, ne correspondant pas souvent à leurs qualifications. Cette approche n’a eu que des effets pervers ; car en agissant ainsi, l’État avait limité ses capacités d’investissements, ce qui se traduisait par, une mise sous tutelle du pays par les bailleurs étrangers, une croissance économique très faible et donc une hausse du chômage. Les autorités actuelles ont adopté une approche diamétralement opposée à celle soutenue par leurs prédécesseurs. En effet, avec plus de 13 700 étudiants à l’Université des Comores, plus de 2000 dans les Instituts privés et plus de 8500 à l’étranger, les autorités actuelles ont pris conscience des défis à venir.
C’est ainsi qu’elles privilégient l’investissement public et privé et donc la libération de la croissance économique afin de créer des débouchés à ces jeunes cohortes qui rentrent chaque année sur le marché du travail. Telle est, d’ailleurs, la philosophie du PIQ (Plan d’Investissement Quinquennal) et la SCA2D révisée. Toutefois, pour drainer les capitaux financiers nécessaires à la réalisation de cet objectif, nous devons assainir davantage l’environnement des affaires. Pour ce faire, les dialogues inter-privé et Public-privé devraient être récurrents et arbitrer par le Président de la République, comme c’est le cas dans beaucoup de pays africains tels que le Rwanda, le Sénégal…